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  • Betrifft

    Vive la poésie n° 8

    Kommentar
    Verfasser Ceesem (719060) 04 Jul. 12, 20:51
    Kommentar
    Am Fadenanfang ein Anfangsgedicht:

    Anfangs wollt ich fast verzagen

    Anfangs wollt ich fast verzagen,
    Und ich glaubt, ich trüg es nie;
    Und ich hab es doch getragen -
    Aber fragt mich nur nicht, wie?

    Heinrich Heine
    Geboren 1797
    Gestorben 1856
    #1Verfasser Ceesem (719060) 04 Jul. 12, 21:11
     Beitrag #2­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Peut-être déjà mis mais en tout cas de circonstance en ces jours :

    Il pleure dans mon coeur

    Il pleure dans mon coeur
    Il pleure dans mon coeur
    Comme il pleut sur la ville ;
    Quelle est cette langueur
    Qui pénètre mon coeur ?

    Ô bruit doux de la pluie
    Par terre et sur les toits !
    Pour un coeur qui s'ennuie,
    Ô le chant de la pluie !

    Il pleure sans raison
    Dans ce coeur qui s'écoeure.
    Quoi ! nulle trahison ?...
    Ce deuil est sans raison.

    C'est bien la pire peine
    De ne savoir pourquoi
    Sans amour et sans haine
    Mon coeur a tant de peine !

    Paul Verlaine (1844-1896)
    #3VerfasserTiphaine (720173) 09 Jul. 12, 10:06
     Beitrag #4­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Je m'ennuie de la mer et de mes chères vaches normandes :

    Souvenir du pays de France

    Combien j'ai douce souvenance
    Du joli lieu de ma naissance !
    Ma soeur, qu'ils étaient beaux les jours
    De France !
    O mon pays, sois mes amours
    Toujours !

    Te souvient-il que notre mère,
    Au foyer de notre chaumière,
    Nous pressait sur son coeur joyeux,
    Ma chère ?
    Et nous baisions ses blancs cheveux
    Tous deux.

    Ma soeur, te souvient-il encore
    Du château que baignait la Dore ;
    Et de cette tant vieille tour
    Du Maure,
    Où l'airain sonnait le retour
    Du jour ?

    Te souvient-il du lac tranquille
    Qu'effleurait l'hirondelle agile,
    Du vent qui courbait le roseau
    Mobile,
    Et du soleil couchant sur l'eau,
    Si beau ?

    Oh ! qui me rendra mon Hélène,
    Et ma montagne et le grand chêne ?
    Leur souvenir fait tous les jours
    Ma peine :
    Mon pays sera mes amours
    Toujours !

    François-René de Chateaubriand (1768-1848)

    #5VerfasserTiphaine (720173) 11 Jul. 12, 18:05
    Kommentar
    La pluie, toujours la pluie :


    LE JARDIN MOUILLÉ

    La croisée est ouverte, il pleut
    Comme minutieusement,
    A petit bruit et peu à peu
    Sur le jardin frais et dormant.

    Feuille à feuille la pluie éveille
    L'arbre poudreux qu'elle verdit ;
    Au mur, on dirait que la treille
    S'étire d'un geste engourdi.

    L'herbe frémit, le gravier tiède
    Crépite et l'on croirait là-bas
    Entendre sur le sable et l'herbe
    Comme d'imperceptibles pas.

    Le jardin chuchote et tressaille,
    Furtif et confidentiel ;
    L'averse semble maille à maille
    Tisser la terre avec le ciel...

    Henri de Régnier (1864-1936)
    #6VerfasserTiphaine (720173) 12 Jul. 12, 19:02
    Kommentar
    Theodor storm : http://www.adelinde.net/wp-content/uploads/20...

    Die graue Stadt am Meer dont il s'agit dans le poème, c'est Husum au bord de la mer du Nord.

    Die Stadt

    Am grauen Strand, am grauen Meer
    Und seitab liegt die Stadt;
    Der Nebel drückt die Dächer schwer,
    Und durch die Stille braust das Meer
    Eintönig um die Stadt.

    Es rauscht kein Wald, es schlägt im Mai
    Kein Vogel ohn Unterlaß;
    Die Wandergans mit hartem Schrei
    Nur fliegt in Herbstesnacht vorbei,
    Am Strande weht das Gras.

    Doch hängt mein ganzes Herz an dir,
    Du graue Stadt am Meer;
    Der Jugend Zauber für und für
    Ruht lächelnd doch auf dir, auf dir,
    Du graue Stadt am Meer.

    Theodor Storm (1817-1888)

    Sa biographie :
    http://www.dieterwunderlich.de/Theodor_Storm.htm
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Theodor_Storm

    On peut retrouver ses traces dans un musée à Husum (Wasserreihe 31) qui lui est consacré :
    http://www.storm-gesellschaft.de/?seite=22222




    #7VerfasserTiphaine (720173) 13 Jul. 12, 19:22
    Kommentar
    Encore quelqu'un qui parle de la ville mais d'une autre façon que Storm :

    Die Stadt

    1. Sehr weit ist diese Nacht. Und Wolkenschein
    2. Zerreißet vor des Mondes Untergang.
    3. Und tausend Fenster stehn die Nacht entlang
    4. Und blinzeln mit den Lidern, rot und klein.

    5. Wie Aderwerk gehn Straßen durch die Stadt,
    6. Unzählig Menschen schwemmen aus und ein.
    7. Und ewig stumpfer Ton von stumpfem Sein
    8. Eintönig kommt heraus in Stille matt.

    9. Gebären, Tod, gewirktes Einerlei,
    10. Lallen der Wehen, langer Sterbeschrei,
    11. Im blinden Wechsel geht es dumpf vorbei.

    12. Und Schein und Feuer, Fackeln rot und Brand,
    13. Die drohn im Weiten mit gezückter Hand
    14. Und scheinen hoch von dunkler Wolkenwand.

    Georg Heym (1887-1912

    http://de.wikipedia.org/wiki/Georg_Heym
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Georg_Heym


    Beide Dichter zeigen in ihren Gedichten die negativen Seiten der Stadt auf, allerdings in verschiedenen Abstufungen. Liegt bei Storm die Stadt in grauer Umgebung („Am grauen Strand, am grauen Meer” Z. 1) und wirkt dadurch selbst grau, ist Georg Heyms Stadt im Dunkeln als schwarz dargestellt mit sehr wenig Licht. Beide Farben assoziieren aber Negatives mit der jeweiligen Stadt.
    #8VerfasserTiphaine (720173) 14 Jul. 12, 18:55
    Kommentar
    Un truc marrant.
    Pour s'y retrouver, je mets aussi l'original avec les dates de l'auteur bien sûr au cas où l'on ne saurait pas que La Fontaine n'est plus de ce monde.


    La cigale et la fourmi

    La Cigale, ayant chanté
    Tout l'été,
    Se trouva fort dépourvue
    Quand la bise fut venue :
    Pas un seul petit morceau
    De mouche ou de vermisseau.
    Elle alla crier famine
    Chez la Fourmi sa voisine,
    La priant de lui prêter
    Quelque grain pour subsister
    Jusqu'à la saison nouvelle.
    "Je vous paierai, lui dit-elle,
    Avant l'Oût, foi d'animal,
    Intérêt et principal. "
    La Fourmi n'est pas prêteuse :
    C'est là son moindre défaut.
    Que faisiez-vous au temps chaud ?
    Dit-elle à cette emprunteuse.
    - Nuit et jour à tout venant
    Je chantais, ne vous déplaise.
    - Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
    Eh bien! dansez maintenant.

    Jean de La Fontaine (1621-1695)

    http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons...

    La Fontaine repose au Père Lachaise (enfin pas si sûr, voir l'article suivant) à côté de Molière.
    http://www.flickr.com/photos/damien-fournier/...

    http://www.tombes-sepultures.com/crbst_630.html

    Et cette version surprenante :
    http://www.youtube.com/watch?v=GnKtv4cCwS0&fe...
    #9VerfasserTiphaine (720173) 15 Jul. 12, 19:15
    Kommentar
    Deux interprétations d'un même sujet :

    Rainer Maria Rilke (1875-1926): Römische Fontäne. Borghese (1906)

    Zwei Becken, ein das andre übersteigend
    Aus einem alten runden Marmorrand,
    und aus dem oberen Wasser leis sich neigend
    zum Wasser, welches unten wartend stand,

    dem leise redenden entgegenschweigend
    und heimlich, gleichsam in der hohlen Hand
    ihm Himmel hinter Grün und Dunkel zeigend
    wie einen unbekannten Gegenstand;

    sich selber ruhig in der schönen Schale
    verbreitend ohne Heimweh, Kreis aus Kreis,
    nur manchmal träumerisch und tropfenweis

    sich niederlassend an den Moosbehängen
    zum letzten Spiegel, der sein Becken leis
    von unten lächeln macht mit Übergängen.


    Der römische Brunnen

    Aufsteigt der Strahl und fallend gießt
    Er voll der Marmorschale Rund,
    Die, sich verschleiernd, überfließt
    In einer zweiten Schale Grund;
    Die zweite gibt, sie wird zu reich,
    Der dritten wallend ihre Flut,
    Und jede nimmt und gibt zugleich
    Und strömt und ruht.

    Conrad Ferdinand Meyer (1825-1898)


    Die römische Fontäne Rilkes ist identisch mit C. F. Meyers römischem Brunnen. In beiden Gedichten handelt es sich also um einen dreischaligen Brunnen mit aus der Mitte der obersten Schale aufsteigendem Wasserstrahl; die unterste Schale ist in den Boden eingelassen; der Brunnen steht im Park der Villa Borghese in Rom.

    #10VerfasserTiphaine (720173) 16 Jul. 12, 20:25
    Kommentar
    Celui d'avant :

    Dein Lied erklang, ich habe es gehöret...

    Dein Lied erklang, ich habe es gehöret,
    Wie durch die Rosen es zum Monde zog;
    Den Schmetterling, der bunt im Frühling flog,
    Hast du zur frommen Biene dir bekehret,
    Zur Rose ist mein Drang,
    Seit mir dein Lied erklang!

    Dein Lied erklang, die Nacht hat’s hingetragen,
    Ach, meiner Ruhe süßes Schwanenlied!
    Dem Mond, der lauschend von dem Himmel sieht,
    Den Sternen und den Rosen muß ich’s klagen,
    Wohin sie sich nun schwang,
    Der dieses Lied erklang!

    Dein Lied erklang, es war kein Ton vergebens,
    Der ganze Frühling, der von Liebe haucht,
    Hat, als du sangest, nieder sich getaucht
    Im sehnsuchtsvollen Strome meines Lebens,
    Im Sonnenuntergang,
    Als mir dein Lied erklang!

    Clemens Brentano (1778-1842)

    me fait penser à celle de maintenant :

    http://www.youtube.com/watch?v=_EupTR39efw
    #11VerfasserTiphaine (720173) 17 Jul. 12, 18:17
    Kommentar
    Une déclaration d'amour en vieux françois, j'aaaaaaaaiiiiiiiiiiimeeeeeeeeeeee :



    Charles d' ORLEANS (1394-1465)


    Ma seule amour...

    Ma seule amour, ma joye et ma maistresse,
    Puisqu'il me fault loing de vous demorer,
    Je n'ay plus riens, à me reconforter,
    Qu'un souvenir pour retenir lyesse.

    En allegant, par Espoir, ma destresse,
    Me couvendra le temps ainsi passer,
    Ma seule amour, ma joye et ma maistresse,
    Puisqu'il me fault loing de vous demorer.

    Car mon las cueur, bien garny de tristesse,
    S'en est voulu avecques vous aler,
    Ne je ne puis jamais le recouvrer,
    Jusques verray vostre belle jeunesse,
    Ma seule amour, ma joye et ma maistresse.
    #12VerfasserTiphaine (720173) 20 Jul. 12, 18:16
    Kommentar
    Tiphaine, nimm's mir nicht übel, bitte. Da muss grad ein Gedicht raus; ich weiss nicht mal recht, weshalb:


    Sonette find ich sowas von beschissen,
    so eng, rigide, irgendwie nicht gut;
    es macht mich ehrlich richtig krank zu wissen,
    daß wer Sonette schreibt. Daß wer den Mut

    hat, heute noch so’n dumpfen Scheiß zu bauen;
    allein der Fakt, daß so ein Typ das tut,
    kann mir in echt den ganzen Tag versauen.
    Ich hab da eine Sperre. Und die Wut

    darüber, daß so’n abgefuckter Kacker
    mich mittels seiner Wichserein blockiert,
    schafft in mir Aggressionen auf den Macker.

    Ich tick nicht, was das Arschloch motiviert.
    Ich tick es echt nicht. Und wills echt nicht wissen:
    Ich find Sonette unheimlich beschissen.


    Der Autor ist zwar erst kürzlich verstorben, aber ich bin sicher, dass es weder ihn selber noch seine Erben irgend stören wird, wenn man das zitert.
    #13Verfasser citoyen (339345) 21 Jul. 12, 21:35
     Beitrag #14­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Mach mir den Robert Gernhardt nicht madig. http://www.abspannsitzenbleiber.de/images/kra...
    #15Verfasser citoyen (339345) 21 Jul. 12, 22:23
     Beitrag #16­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Nochmals Gernhardt dann halt. Übrigens finde ich, dass Rilke es bezüglich Borghese-Brunnen mit seinem Sonett nicht besser gemacht hat als der Meyer vor ihm mit seiner freieren Form. Vielleicht daher der Impuls, Gernhardts nicht so nettes Sonett zu zitieren.

    Hier nochmals Meyer:

    Eingelegte Ruder

    Meine eingelegten Ruder triefen,
    Tropfen fallen langsam in die Tiefen.

    Nichts, das mich verdroß! Nichts, das mich freute!
    Niederrinnt ein schmerzenloses Heute!

    Unter mir - ach, aus dem Licht verschwunden -
    Träumen schon die schönern meiner Stunden.

    Aus der blauen Tiefe ruft das Gestern:
    Sind im Licht noch manche meiner Schwestern?
    #17Verfasser citoyen (339345) 21 Jul. 12, 22:34
    Kommentar
    Citoyen, Du machst Dich lächerlich. Aber Du hast bestimmt einen richtigen Grund dafür.
    #18VerfasserTiphaine (720173) 22 Jul. 12, 00:28
    Kommentar
    T'as pas mis les dates Citoyen böser, böser Junge.

    Tu veux te faire virer ?
    #19VerfasserTiphaine (720173) 22 Jul. 12, 00:52
    Kommentar
    #20Verfasser citoyen (339345) 22 Jul. 12, 01:00
    Kommentar
    Et c'est le but que tu poursuis ?
    #21VerfasserTiphaine (720173) 22 Jul. 12, 01:02
    Kommentar
    Noch eins für dich, Tiphaine:


    Gebet

    Lieber Gott, nimm es hin,
    dass ich was Besondres bin.
    Und gib ruhig einmal zu,
    dass ich klüger bin als du.
    Preise künftig meinen Namen,
    denn sonst setzt es etwas. Amen.


    Leute, kauft Gedichtbände von Robert Gernhardt. Ihr tut damit seinen Erben einen Gefallen.
    Und euch und ihm selber wohl irgendwie doch auch.
    #22Verfasser citoyen (339345) 22 Jul. 12, 01:19
    Kommentar
    Un peu d'évasion :

    Es-tu brune ou blonde ?
    Sont-ils noirs ou bleus,
    Tes yeux ?
    Je n'en sais rien mais j'aime leur clarté profonde,
    Mais j'adore le désordre de tes cheveux.

    Es-tu douce ou dure ?
    Est-il sensible ou moqueur,
    Ton coeur ?
    Je n'en sais rien mais je rends grâce à la nature
    D'avoir fait de ton coeur mon maître et mon vainqueur.

    Fidèle, infidèle ?
    Qu'est-ce que ça fait,
    Au fait
    Puisque toujours dispose à couronner mon zèle
    Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait.

    Verlaine (1844-1896)
    #23VerfasserTiphaine (720173) 25 Jul. 12, 11:53
    Kommentar
    la chevelure de Simone :

    Les cheveux

    Simone, il y a un grand mystère
    Dans la forêt de tes cheveux.

    Tu sens le foin, tu sens la pierre
    Où des bêtes se sont posées ;
    Tu sens le cuir, tu sens le blé,
    Quand il vient d'être vanné ;
    Tu sens le bois, tu sens le pain
    Qu'on apporte le matin ;
    Tu sens les fleurs qui ont poussé
    Le long d'un mur abandonné ;
    Tu sens la ronce, tu sens le lierre
    Qui a été lavé par la pluie ;
    Tu sens le jonc et la fougère
    Qu'on fauche à la tombée de la nuit ;
    Tu sens la ronce, tu sens la mousse,
    Tu sens l'herbe mourante et rousse
    Qui s'égrène à l'ombre des haies ;
    Tu sens l'ortie et le genêt,
    Tu sens le trèfle, tu sens le lait ;
    Tu sens le fenouil et l'anis ;
    Tu sens les noix, tu sens les fruits
    Qui sont bien mûrs et que l'on cueille ;
    Tu sens le saule et le tilleul
    Quand ils ont des fleurs plein les feuilles ;
    Tu sens le miel, tu sens la vie
    Qui se promène dans les prairies ;
    Tu sens la terre et la rivière ;
    Tu sens l'amour, tu sens le feu.

    Simone, il y a un grand mystère
    Dans la forêt de tes cheveux.

    Rémy de Gourmont (1858-1915)
    #24VerfasserTiphaine (720173) 26 Jul. 12, 12:36
    Kommentar
    Jean-Baptiste brûlant de passion :

    Stances galantes

    Souffrez qu'Amour cette nuit vous réveille ;
    Par mes soupirs laissez-vous enflammer ;
    Vous dormez trop, adorable merveille,
    Car c'est dormir que de ne point aimer.

    Ne craignez rien ; dans l'amoureux empire
    Le mal n'est pas si grand que l'on le fait
    Et, lorsqu'on aime et que le coeur soupire,
    Son propre mal souvent le satisfait.

    Le mal d'aimer, c'est de vouloir le taire :
    Pour l'éviter, parlez en ma faveur.
    Amour le veut, n'en faites point mystère.
    Mais vous tremblez, et ce dieu vous fait peur !

    Peut-on souffrir une plus douce peine ?
    Peut-on subir une plus douce loi ?
    Qu'étant des coeurs la douce souveraine,
    Dessus le vôtre Amour agisse en roi ;

    Rendez-vous donc, ô divine Amarante !
    Soumettez-vous aux volontés d'Amour ;
    Aimez pendant que vous êtes charmante,
    Car le temps passe et n'a point de retour.

    Molière (1622-1673)
    #25VerfasserTiphaine (720173) 27 Jul. 12, 19:07
     Beitrag #26­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    La poésie toujours :




    Sophie d' ARBOUVILLE (1810-1850)


    La jeune fille et l'ange de la poésie

    (extrait)

    - L'ange reste près d'elle ; il sourit à ses pleurs,
    Et resserre les noeuds de ses chaînes de fleurs ;
    Arrachant une plume à son aile azurée,
    Il la met dans la main qui s'était retirée.
    En vain, elle résiste, il triomphe... il sourit...
    Laissant couler ses pleurs, la jeune femme écrit.
    #27VerfasserTiphaine (720173) 06 Aug. 12, 12:29
    Kommentar
    Quoy ? qu'est ce ? ô vans, ô nuës, ô l'orage !

    Quoy ? qu'est ce ? ô vans, ô nuës, ô l'orage !
    A point nommé, quand moy d'elle aprochant,
    Les bois, les monts, les baisses vois tranchant,
    Sur moy, d'aguest, vous passez vostre rage.

    Ores mon coeur s'embrase d'avantage.
    Allez, allez faire peur au marchant
    Qui dans la mer les thresors va cherchant :
    Ce n'est ainsi qu'on m'abbat le courage.

    Quand j'oy les ventz, leur tempeste et leurs cris,
    De leur malice, en mon coeur, je me ris :
    Me pensent ils pour cela faire rendre ?

    Face le ciel du pire, et l'air aussi :
    Je veus, je veus, et le declaire ainsi,
    S'il faut mourir, mourir comme Leandre.

    Etienne de LA BOETIE (1530-1563)
    #28Verfasseragathezeblouse (877009) 07 Aug. 12, 11:25
    Kommentar
    Am, stram, gram,
    Pic et pic et colégram,
    Bour et bour et ratatam,
    Am, stram, gram.

    origine phonétique germanique

    Une, deux, trois,
    Vole, vole, hanneton,
    Cours, cours, cavalier,
    Une, deux, trois.

    #29Verfasseragathezeblouse (877009) 07 Aug. 12, 16:39
     Beitrag #30­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    L'application aveugle du droit d'auteur nous interdisant bêtement de nous régaler de toute la merveilleuse et riche poésie du 20e siècle, un autre droit permet toutefois de la faire en partie : le Droit de courte citation http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_courte_...

    Elsa au miroir

    C'était au beau milieu de notre tragédie
    Et pendant un long jour assise à son miroir
    Elle peignait ses cheveux d'or Je croyais voir
    Ses patientes mains calmer un incendie
    C'était au beau milieu de notre tragédie

    (...) effacé par la modération afin de respecter les droits d'auteur

    Extrait de Elsa au miroir de Louis Aragon (1897-1982)
    http://www.eternels-eclairs.fr/poemes-aragon....
    #31Verfasseragathezeblouse (877009) 13 Aug. 12, 10:17
    Kommentar
    Les larmes se ressemblent

    Dans le ciel gris des anges de faïence
    Dans le ciel gris des sanglots étouffés
    Il me souvient de ces jours de Mayence
    Dans le Rhin noir pleuraient des filles-fées

    (...) effacé par la modération afin de respecter les droits d'auteur

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

    Extrait de Les larmes se ressemblent de Louis Aragon (1897-1982)
    http://www.eternels-eclairs.fr/poemes-aragon....

    #32Verfasseragathezeblouse (877009) 14 Aug. 12, 11:05
    Kommentar
    § 51 Zitate
    Zulässig ist die Vervielfältigung, Verbreitung und öffentliche Wiedergabe eines veröffentlichten Werkes zum Zweck des Zitats, sofern die Nutzung in ihrem Umfang durch den besonderen Zweck gerechtfertigt ist. Zulässig ist dies insbesondere, wenn
    1. einzelne Werke nach der Veröffentlichung in ein selbständiges wissenschaftliches Werk zur Erläuterung des Inhalts aufgenommen werden,
    2. Stellen eines Werkes nach der Veröffentlichung in einem selbständigen Sprachwerk angeführt werden,
    3. einzelne Stellen eines erschienenen Werkes der Musik in einem selbständigen Werk der Musik angeführt werden.


    aus: http://www.gesetze-im-internet.de/urhg/__51.html

    Alors ne jouons pas avec le feu, quelques lignes, pourquoi pas mais pas la moitié ni le tiers d'un poème, ce n'est plus "Kleinzitat" ni "courte citation".
    merci !
    #33Verfasser Céline (LEO-Team) (50) 14 Aug. 12, 11:40
    Kommentar
    J'aimerais bien savoir qui a encore joué au le corbeau cette fois-ci. ;-)

    Et connaître le nombre de vers possibles? Où est-ce précisé? Et quelle source?

    Voici les trois règles que je respecte à la lettre.
    il faut que l'insertion du texte soit :

    partielle (pour pouvoir prétendre au titre de « citation », la reproduction ne doit pas être intégrale) ;
    clairement justifiée par ce que l'on en dit : « dans la mesure justifiée par le but à atteindre », tout est là ;
    clairement attribuée à son auteur (et par conséquent accompagnée autant que possible d'une référence — sur le web une URL — assez précise pour permettre de vérifier sur l'original, sans ambiguïté ou perte de temps).

    La justification est claire ; Aragon est un des plus grands poète de tous les temps.
    Ces textes sont magnifiques te tout Léonide mérite d'y avoir un premier accès via ma contribution, et un accès total via le lien que je place.
    #34Verfasseragathezeblouse (877009) 14 Aug. 12, 11:51
    Kommentar
    "ne jouons pas avec le feu" ?

    tu ne voulais pas plutôt écrire "ne jouons pas sur les mots"?
    ;-))
    #35Verfasseragathezeblouse (877009) 14 Aug. 12, 11:54
    Kommentar
    Il n'... pas d'... heureux

    Rien n'est ... à l'homme Ni sa ...
    Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
    Ouvrir ses bras ... est celle d'une croix
    Et quand il croit serrer son bonheur il ...
    Sa vie .... et douloureux divorce
    Il n'y a ...ur heureux

    Sa vie Elle ... à ces soldats sans armes
    Qu'on avait habillés.. autre destin
    À quoi peut l... de se .. matin
    Eux qu'on retrouve au soir ... incertains
    Dites ...a vie Et retenez vos larmes
    Il n'y a pas d'amour ..
    ...
    ...

    Magnifique poème de Louis Aragon, charcuté pour les besoins de la censure de ce site.
    Retrouvez le texte ici, plus présentable.

    http://www.eternels-eclairs.fr/poemes-aragon....
    #36VerfasserBichleretto (878492) 15 Aug. 12, 21:21
    Kommentar
    On dirait que Baudelaire a de la chance d'être mort depuis si longtemps. :-(

    ENIVREZ-VOUS

    Il faut être toujours ivre, tout est là ; c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.

    Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu à votre guise, mais enivrez-vous!

    Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge; à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est. Et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront, il est l'heure de s'enivrer ; pour ne pas être les esclaves martyrisés du temps, enivrez-vous, enivrez-vous sans cesse de vin, de poésie, de vertu, à votre guise.

    Charles Baudelaire (1821-1867), Petits poèmes en prose, XXXIII (posthume, 1869)
    #37Verfasser la bella durmiente (548586) 28 Aug. 12, 05:25
    Kommentar
    Bist du so früh aus dem Bett gefallen, Dornröschen, oder erst spät nach Hause gekommen?

    Früher Morgen in der Friedrichstraße

    Die ersten Wagen mit den Zeitungsballen
    Fahren am Bahnhof Friedrichstraße vor.
    Alle Häuser hängen in violettem Flor.
    O wilde Welt! Lass mich ins Dunkel fallen!

    Die Mädchen flattern heimwärts: böse Eulen.
    Aus Cafés äugen Lampen, gelb verstört.
    Ein holder Walzer wird nicht mehr gehört,
    Weil schon die Dampfer und Fabriken heulen.

    Da braust der erste Stadtbahnzug ins Loch
    Der Bahnhofshalle ... Hinter Dächertraufen
    Schirrt Phaëton den jungen Tag ins Joch
    Und lässt die goldnen Rosse laufen.

    Die Strahlenpeitsche klatscht um unser Ohr.
    Des Gottes Blick erglüht uns im Genicke ...
    Empor zu dir! Empor!
    Sonne rollt über die Weidendammer Brücke ...

    (Alfred Henschke) Klabund (1890-1928)
    Aus der Sammlung Spaziergang
    #38Verfasser Ceesem (719060) 28 Aug. 12, 07:51
    Kommentar
    Extraits des Châtiments, Victor Hugo s'en prend ici à la soumission, le trait le plus commun chez les hommes - faibles et apeurés par leur propre ombre.
    Et je le rejoins totalement.

    VII - A l’obéissance passive

    Ô Dieu, puisque voilà ce qu'a fait cette armée,
    Puisque, comme une porte est barrée et fermée,
    Elle est sourde à l'honneur,
    Puisque tous ces soldats rampent sans espérance,
    Et puisque dans le sang ils ont éteint la France,
    Votre flambeau, Seigneur !
    Puisque la conscience en deuil est sans refuge
    Puisque le prêtre assis dans la chaire, et le juge
    D'hermine revêtu,
    Adorent le succès, seul vrai, seul légitime,
    Et disent qu'il vaut mieux réussir par le crime,
    Que choir par la vertu ;
    Puisque les âmes sont pareilles à des filles ;
    Puisque ceux-là sont morts qui brisaient les bastilles,
    Ou bien sont dégradés ;
    Puisque l'abjection, aux conseils misérables,
    Sortant de tous les cœurs, fait les bouches semblables
    Aux égouts débordés ;
    Puisque l'honneur décroît pendant que César monte ;
    Puisque dans ce Paris on n'entend plus, ô honte,
    Que des femmes gémir ;
    Puisqu'on n'a plus de cœur devant les grandes tâches,
    Puisque les vieux faubourgs, tremblant comme des lâches
    Font semblant de dormir,
    Ô Dieu vivant, mon Dieu ! prêtez-moi votre force,
    Et, moi qui ne suis rien, j'entrerai chez ce corse
    Et chez cet inhumain ;
    Secouant mon vers sombre et plein de votre flamme,
    J'entrerai là, Seigneur, la justice dans l'âme
    Et le fouet à la main,
    Et, retroussant ma manche ainsi qu'un belluaire,
    Seul, terrible, des morts agitant le suaire
    Dans ma sainte fureur,
    Pareil aux noirs vengeurs devant qui l'on se sauve,
    J'écraserai du pied l'antre et la bête fauve,
    L'empire et l'empereur !

    Victor Hugo
    Les Châtiments - Livre deuxième – L'ordre est rétabli
    #39Verfasserbon_vivant (879345) 28 Aug. 12, 08:27
    Kommentar
    Gedichte
    Gedichte sind gemalte Fensterscheiben!
    Sieht man vom Markt in die Kirche hinein,
    Da ist alles dunkel und düster;
    Und so sieht's auch der Herr Philister:
    Der mag denn wohl verdrießlich sein
    Und lebenslang verdrießlich bleiben.

    Kommt aber nur einmal herein!
    Begrüßt die heilige Kapelle;
    Da ist's auf einmal farbig helle,
    Geschicht' und Zierrat glänzt in Schnelle,
    Bedeutend wirkt ein edler Schein;
    Dies wird euch Kindern Gottes taugen,
    Erbaut Euch und ergötzt die Augen.

    von Johann Wolfgang von Goethe (muss auf jeden Fall schon lange genug tot sein, da er heute vor 263 Jahren geboren ist)
    #40Verfasser Ceesem (719060) 28 Aug. 12, 18:02
    Kommentar
    Les mots et leur valeur me tiennent particulièrement à coeur. Il serait dommage que ce fil s'endorme.




    Jean AUVRAY (1590-1630)


    À une laide amoureuse de l'auteur

    Un oeil de chat-huant, des cheveux serpentins,
    Une trogne rustique à prendre des copies,
    Un nez qui au mois d'août distille les roupies,
    Un ris sardonien à charmer les lutins,

    Une bouche en triangle, où comme à ces mâtins
    Hors oeuvre on voit pousser de longues dents pourries,
    Une lèvre chancreuse à baiser les furies,
    Un front plâtré de fard, un boisseau de tétins,

    Sont tes rares beautés, exécrable Thessale.
    Et tu veux que je t'aime, et la flamme loyale
    De ma belle maîtresse en ton sein étouffer ?

    Non, non, dans le bordeau va jouer de ton reste ;
    Tes venimeux baisers me donneraient la peste,
    Et croirais embrasser une rage d'Enfer.
    #41Verfasser minet (720095) 29 Aug. 12, 19:05
    Kommentar
    @Ceesem: Ni l’un ni l’autre: C’était plutôt qu’il faisait si chaud la nuit que je n’arrivais pas à m’endormir, de sorte que j’étais forcée à fuir le lit et les embrassades somnolentes d’un bienheureux, qui lui, de son côté, semblait dormir du sommeil du juste. ;-)


    A une passante

    La rue assourdissante autour de moi hurlait.
    Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
    Une femme passa, d'une main fastueuse
    Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

    Agile et noble, avec sa jambe de statue.
    Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
    Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
    La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

    Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
    Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
    Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

    Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
    Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
    Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

    Charles Baudelaire (1821-1867)
    #42Verfasser la bella durmiente (548586) 29 Aug. 12, 21:21
    Kommentar
    Epître à Margot

    Pourquoi craindrais-je de le dire ?
    C’est Margot qui fixe mon goût :
    Oui, Margot ! cela vous fait rire ?
    Que fait le nom ? la chose est tout.
    Margot n’a pas de la naissance
    Les titres vains et fastueux ;
    Ainsi que ses humbles aïeux,
    Elle est encor dans l’indigence ;
    Et pour l’esprit, quoique amoureux,
    S’il faut dire ce que j’en pense,
    À ses propos les plus heureux,
    Je préférerais son silence.
    Mais Margot a de si beaux yeux,
    Qu’un seul de ses regards vaut mieux
    Que fortune, esprit et naissance
    Quoi ! dans ce monde singulier,
    Triste jouet d’une chimère,
    Pour apprendre qui me doit plaire,
    Irai-je consulter d’Hozier ?
    Non, l’aimable enfant de Cythère
    Craint peu de se mésallier :
    Souvent pour l’amoureux mystère,
    Ce Dieu, dans ses goûts roturiers,
    Donne le pas à la Bergère
    Sur la Dame aux seize quartiers.
    Eh ! qui sait ce qu’à ma maîtresse
    Garde l’avenir incertain ?
    Margot, encor dans sa jeunesse,
    N’est qu’à sa première faiblesse,
    Laissez-la devenir catin,
    Bientôt, peut-être, le destin
    La fera Marquise ou Comtesse ;
    Joli minois, coeur libertin
    Font bien des titres de noblesse.
    Margot est pauvre, j’en conviens :
    Qu’a-t-elle besoin de richesse ?
    Doux appas et vive tendresse,
    Ne sont-ce pas d’assez grands biens ?
    Trésors d’amour ce sont les siens.
    Des autres biens, qu’a-t-on à faire ?
    Source de peine et d’embarras,
    Qui veut en jouir, les altère,
    Qui les garde, n’en jouit pas.
    Ainsi, malgré l’erreur commune,
    Margot me prouve chaque jour
    Que sans naissance et sans fortune,
    On peut être heureux en amour. [...]

    Pierre Choderlos de LACLOS (1741-1803)
    #43Verfasserbon_vivant (879345) 29 Aug. 12, 22:04
    Kommentar


    Théodore de BANVILLE (1823-1891)


    Nous n'irons plus au bois

    Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.
    Les Amours des bassins, les Naïades en groupe
    Voient reluire au soleil en cristaux découpés
    Les flots silencieux qui coulaient de leur coupe.
    Les lauriers sont coupés, et le cerf aux abois
    Tressaille au son du cor; nous n'irons plus au bois,
    Où des enfants charmants riait la folle troupe
    Sous les regards des lys aux pleurs du ciel trempés,
    Voici l'herbe qu'on fauche et les lauriers qu'on coupe.
    Nous n'irons plus au bois, les lauriers sont coupés.
    #44Verfasser minet (720095) 31 Aug. 12, 16:39
    Kommentar
    http://www.deutsche-liebeslyrik.de/europaisch...

    William Shakespeare
    (1564-1616)


    Sonett 116

    Nichts kann den Bund zwei treuer Herzen hindern,
    Die wahrhaft gleichgestimmt. Lieb' ist nicht Liebe,
    Die Trennung oder Wechsel könnte mindern,
    Die nicht unwandelbar im Wandel bliebe.

    O nein! Sie ist ein ewig festes Ziel,
    Das unerschüttert bleibt in Sturm und Wogen,
    Ein Stern für jeder irren Barke Kiel, -
    Kein Höhenmaß hat seinen Werth erwogen.

    Lieb' ist kein Narr der Zeit, ob Rosenmunde
    Und Wangen auch verblühn im Lauf der Zeit -
    Sie aber wechselt nicht mit Tag und Stunde,
    Ihr Ziel ist endlos, wie die Ewigkeit.

    Wenn dies bei mir als Irrthum sich ergiebt,
    So schrieb ich nie, hat nie ein Mann geliebt.


    #45Verfasser minet (720095) 02 Sep. 12, 13:42
    Kommentar
    Ich habe gerade einen prächtigen mit den schönsten Blumen vor mir:

    Der Lattenzaun

    Es war einmal ein Lattenzaun,
    mit Zwischenraum, hindurchzuschaun.

    Ein Architekt, der dieses sah,
    stand eines Abends plötzlich da -

    und nahm den Zwischenraum heraus
    und baute draus ein großes Haus.

    Der Zaun indessen stand ganz dumm
    mit Latten ohne was herum,

    ein Anblick gräßlich und gemein.
    Drum zog ihn der Senat auch ein.

    Der Architekt jedoch entfloh
    nach Afri - od - Ameriko.

    Christian Morgenstern
    † 31. März 1914
    #46Verfasser Ceesem (719060) 03 Sep. 12, 15:55
    Kommentar
    Puisque c'est bientôt la rentrée des classes dans l'Héxagone :



    Paul ARÈNE (1843-1896)


    Mobilier scolaire

    L'école était charmante au temps des hannetons,
    Quand, par la vitre ouverte aux brises printanières,
    Pénétraient, nous parlant d'écoles buissonnières
    Et mettant la folie en nos jeunes cerveaux,
    Des cris d'oiseaux dans les senteurs des foins nouveaux ;
    Alors, pour laid qu'il fût, certes ! il savait nous plaire
    Notre cher mobilier si pauvrement scolaire.
    A grands coups de canif, travaillant au travers
    Du vieux bois poussiéreux et tout rongé des vers,
    Nous creusions en tous sens des cavernes suspectes,
    Où logeaient, surveillés par nous, des tas d'insectes :
    Le noir rhinocéros, qui porte des fardeaux,
    Le taupin, clown doué d'un ressort dans le dos,
    Le lucane sournois, mais aimable du reste,
    Le charançon, vêtu d'or vert, et le bupreste...
    J'oubliais l'hydrophile avec le gribouri.
    #47Verfasser minet (720095) 04 Sep. 12, 18:31
    Kommentar
    Même cadre:
    LE CANCRE
    (Jacques Prévert)

    Il dit non avec la tête
    mais il dit oui avec le coeur
    il dit oui à ce qu’il aime
    il dit non au professeur
    ...
    http://enviedailleurs.forumpro.fr/t2282-le-ca...

    #48Verfasser Ceesem (719060) 04 Sep. 12, 20:34
    Kommentar


    Nérée BEAUCHEMIN (1850-1931)


    La maison vide

    Petite maison basse, au grand chapeau pointu,
    Qui, d'hiver en hiver, semble s'être enfoncée
    Dans la terre sans fleurs, autour d'elle amassée.
    Petite maison grise, au grand chapeau pointu,
    Au lointain bleu, là-bas, dis-le-moi, que vois-tu ?

    Par les yeux clignotants de ta lucarne rousse,
    Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort,
    Et froncer les sourcils sous ton chapeau de mousse.
    Vers ces couchants de rêve où le soleil s'endort,
    Pour voir plus clair, plus loin, tu sembles faire effort.

    Il est couché, là-bas, au fond du cimetière,
    Celui qui t'aime encore autant que tu l'aimais.
    Petite maison vieille, au chapeau de poussière,
    Celui qui t'aime encore autant que tu l'aimais,
    L'absent, tant regretté, ne reviendra jamais.
    #49Verfasser minet (720095) 06 Sep. 12, 09:49
    Kommentar


    Fanny de BEAUHARNAIS (1738-1813)


    Portrait des Français

    Tous vos goûts sont inconséquents :
    Un rien change vos caractères ;
    Un rien commande à vos penchants.
    Vous prenez pour des feux ardents
    Les bluettes les plus légères.
    La nouveauté, son fol attrait,
    Vous enflamment jusqu'au délire :
    Un rien suffit pour vous séduire
    Et l'enfance est votre portrait.
    Qui vous amuse, vous maîtrise ;
    Vous fait-on rire ? On a tout fait !
    Et vous n'aimez que par surprise.
    Vous n'avez tous qu'un seul jargon,
    Bien frivole, bien incommode.
    Si la raison était de mode,
    Vous auriez tous de la raison.
    #50Verfasser minet (720095) 07 Sep. 12, 12:54
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    François-René de CHATEAUBRIAND (1768-1848)


    La forêt

    Forêt silencieuse, aimable solitude,
    Que j'aime à parcourir votre ombrage ignoré !
    Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
    J'éprouve un sentiment libre d'inquiétude !
    Prestiges de mon coeur ! je crois voir s'exhaler
    Des arbres, des gazons une douce tristesse :
    Cette onde que j'entends murmure avec mollesse,
    Et dans le fond des bois semble encor m'appeler.
    Oh ! que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière
    Ici, loin des humains !... Au bruit de ces ruisseaux,
    Sur un tapis de fleurs, sur l'herbe printanière,
    Qu'ignoré je sommeille à l'ombre des ormeaux !
    Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
    Ces genêts, ornements d'un sauvage réduit,
    Ce chèvrefeuille atteint d'un vent léger qui fuit,
    Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
    Forêts, dans vos abris gardez mes voeux offerts !
    A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
    D'autres vous rediront des amours étrangères ;
    Moi de vos charmes seuls j'entretiens les déserts.
    #51Verfasser minet (720095) 10 Sep. 12, 09:50
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    Max ELSKAMP (1862-1931)


    La femme

    Mais maintenant vient une femme,
    Et lors voici qu'on va aimer,
    Mais maintenant vient une femme
    Et lors voici qu'on va pleurer,

    Et puis qu'on va tout lui donner
    De sa maison et de son âme,
    Et puis qu'on va tout lui donner
    Et lors après qu'on va pleurer

    Car à présent vient une femme,
    Avec ses lèvres pour aimer,
    Car à présent vient une femme
    Avec sa chair tout en beauté,

    Et des robes pour la montrer
    Sur des balcons, sur des terrasses,
    Et des robes pour la montrer
    A ceux qui vont, à ceux qui passent,

    Car maintenant vient une femme
    Suivant sa vie pour des baisers,
    Car maintenant vient une femme,
    Pour s'y complaire et s'en aller.
    #52Verfasser minet (720095) 11 Sep. 12, 12:06
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    Stances amoureuses

    Nos deux corps sont en toi, je ne sers plus que d'ombre ;
    Nos amis sont à toi, je ne sers que de nombre.
    Las ! puisque tu es tout et que je ne suis rien,
    Je n'ai rien, ne t'ayant ou j'ai tout au contraire.
    Avoir et tout et rien, comment se peut-il faire ?
    C'est que j'ai tout les maux et je n'ai point de bien.

    J'ai un ciel de désir, un monde de tristesse,
    Un univers de maux, mille feux de détresse,
    Un Etna de sanglots et une mer de pleurs.
    J'ai mille jours d'ennuis, mille nuits de disgrâce,
    Un printemps d'espérance et un hiver de glace ;
    De soupirs un automne, un été de chaleurs.

    Clair soleil de mes yeux, si je n'ai ta lumière,
    Une aveugle nuée ennuitte ma paupière,
    Une pluie de pleurs découle de mes yeux.
    Les clairs éclairs d'Amour, les éclats de sa foudre,
    Entrefendent mes nuits et m'écrasent en poudre :
    Quand j'entonne mes cris, lors j'étonne les cieux.

    Belle âme de mon corps, bel esprit de mon âme,
    Flamme de mon esprit et chaleur de ma flamme,
    J'envie à tous les vifs, j'envie à tous les morts.
    Ma vie, si tu vis, ne peut être ravie,
    Vu que ta vie est plus la vie de ma vie,
    Que ma vie n'est pas la vie de mon corps !

    Je vis par et pour toi, ainsi que pour moi-même ;
    Je vis par et pour moi, ainsi que pour toi-même :
    Nous n'aurons qu'une vie et n'aurons qu'un trépas.
    Je ne veux pas ta mort, je désire la mienne,
    Mais ma mort est ta mort et ma vie est la tienne ;
    Ainsi je veux mourir, et je ne le veux pas !...

    Marguerite De Navarre
    16éme siècle.
    #53Verfasserbon_vivant (879345) 12 Sep. 12, 21:20
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    Jacques Vallée DES BARREAUX (1599-1673)


    La Raison fait le malheur de l'homme

    Ce n'est qu'un vent furtif que le bien de nos jours,
    Qu'une fumée en l'air, un songe peu durable ;
    Notre vie est un rien, à un point comparable,
    Si nous considérons ce qui dure toujours.

    L'homme se rend encor lui-même misérable,
    Ce peu de temps duquel il abrège ses jours
    Par mille passions, par mille vains discours,
    Tant la sotte raison le rend irraisonnable.

    Plus heureuses cent fois sont les bêtes sauvages,
    Cent fois sont plus heureux les oiseaux aux bocages
    Qui vivent pour le moins leur âge doucement.

    Ah ! que naître comme eux ne nous fait la Nature,
    Sans discours ni raison, vivant à l'aventure,
    Notre mal ne nous vient que de l'entendement.

    #54Verfasser minet (720095) 14 Sep. 12, 15:05
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    Le vin de l’Amour

    Accablé de soif, l’Amour
    Se plaignait, pâle de rage,
    A tous les bois d’alentour.
    Alors il vit, sous l’ombrage,
    Des enfants à l’oeil d’azur
    Lui présenter un lait pur
    Et les noirs raisins des treilles.
    Mais il leur dit : Laissez-moi,
    Vous qui jouez sans effroi,
    Enfants aux lèvres vermeilles !
    Petits enfants ingénus
    Qui folâtrez demi-nus,
    Ne touchez pas à mes armes.
    Le lait pur et le doux vin
    Pour moi ruissellent en vain :
    Je bois du sang et des larmes.

    Théodore de Banville (1823-1891)
    #55Verfasser minet (720095) 15 Sep. 12, 15:26
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    François FABIÉ (1846-1928)


    Savoir vieillir

    Vieillir, se l'avouer à soi-même et le dire,
    Tout haut, non pas pour voir protester les amis,
    Mais pour y conformer ses goûts et s'interdire
    Ce que la veille encore on se croyait permis.

    Avec sincérité, dès que l'aube se lève,
    Se bien persuader qu'on est plus vieux d'un jour.
    À chaque cheveu blanc se séparer d'un rêve
    Et lui dire tout bas un adieu sans retour.

    Aux appétits grossiers, imposer d'âpres jeûnes,
    Et nourrir son esprit d'un solide savoir ;
    Devenir bon, devenir doux, aimer les jeunes
    Comme on aima les fleurs, comme on aima l'espoir.

    Se résigner à vivre un peu sur le rivage,
    Tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux,
    Craindre d'être importun, sans devenir sauvage,
    Se laisser ignorer tout en restant près d'eux.

    Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame,
    Prier et faire un peu de bien autour de soi,
    Sans négliger son corps, parer surtout son âme,
    Chauffant l'un aux tisons, l'autre à l'antique foi,

    Puis un jour s'en aller, sans trop causer d'alarmes,
    Discrètement mourir, un peu comme on s'endort,
    Pour que les tout petits ne versent pas de larmes
    Et qu'ils ne sachent pas ce que c'est que la mort.
    #56Verfasser minet (720095) 18 Sep. 12, 11:41
    Kommentar
    Je l'ai promis

    Tu me reprends ton amitié :
    Je n'ai donc plus rien dans le monde,
    Rien que ma tristesse profonde.
    N'en souffris-tu que la moitié,
    Toi, dans ta mobile amitié,
    Va ! Je plaindrai ta vie amère.
    Que Dieu pour l'amour de sa mère,
    Ou pour moi, te prenne en pitié !

    On ne commande pas l'amour :
    Il n'obéit pas, il se donne ;
    Voilà pourquoi je te pardonne :
    Mais tu m'as tant aimée un jour
    Que j'en demeurai tout amour.
    Pour une autre as-tu fait de même ?
    Aime donc longtemps, si l'on t'aime :
    C'est mortel quand ce n'est qu'un jour.

    Et ma part de bonheur promis,
    Comme aux plus humbles de la terre,
    Bonheur qu'avec un saint mystère
    Entre tes mains j'avais remis,
    Dans l'abandon d'un coeur soumis ;
    Si j'en résigne le partage,
    C'est pour t'en laisser davantage :
    Rien pour moi, rien ! Je l'ai promis.

    Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
    #57Verfasserbon_vivant (879345) 19 Sep. 12, 08:20
    Kommentar
    Parodie du menuet d'Hippolyte

    Agnès, qu'auparavant
    L'on prenait pour sainte,
    Se trouve un jour enceinte
    Dans son couvent.
    De son accouchement
    Vint le fatal moment.
    Chaque Nonette
    Rit malignement,
    Puis s'en va chuchotant,
    Murmurant, caquetant ;
    Mais, l'abbesse discrète,
    Pour calmer ce bruit,
    Tousse et dit :

    Qu'on aille, sans rumeur,
    Vite chercher notre accoucheur ;
    Je connais du visiteur
    L'humeur :
    De ce coup il est l'auteur !
    Chut ! un pareil malheur
    Peut arriver à chaque Soeur.
    Du couvent sauvons l'honneur,
    J'ai peur
    De l'évêque et du promotteur.
    Lorsque ce gris vêtu
    Séduisit ta vertu,
    Religieuse indigne !
    Que ne nous appelais-tu,
    Quelqu'un serait venu.
    Soeur Agnès a répondu :
    Du cul
    Je vous ai fait signe
    Tant que j'ai pu !

    Charles Collé - vers 1739 -
    #58Verfasserbon_vivant (879345) 20 Sep. 12, 22:26
    Kommentar

    Hälfte des Lebens


    Mit gelben Birnen hänget
    Und voll mit wilden Rosen
    Das Land in den See,
    Ihr holden Schwäne,
    Und trunken von Küssen
    Tunkt ihr das Haupt
    Ins heilignüchterne Wasser.

    Weh mir, wo nehm ich, wenn
    Es Winter ist, die Blumen, und wo
    Den Sonnenschein,
    Und Schatten der Erde?
    Die Mauern stehn
    Sprachlos und kalt, im Winde
    Klirren die Fahnen.

    Friedrich Hölderlin
    #59Verfasser patapon (677402) 24 Okt. 12, 14:59
    Kommentar
    Blick in die Zukunft

    Du schläfst bei mir. Da plötzlich, in der
    Nacht, du liebe Dame,
    Bist du mit einem Laut mir jäh erwacht -
    War das ein Name?

    Ich horche. Und du sagst es noch einmal -
    Im Halbschlaf: "Leo..."
    Bleib bei der Sache, Göttin meiner Wahl!
    Ich heiße Theo.

    Noch bin ich bei dir. Wenn die Stunde
    Naht, da wir uns trennen:
    Vielleicht lernt dich dann ein Regierungs-
    rat im Teeraum kennen.

    Und gibst du seinen Armen nachts dich preis,
    den stolzen Siegern: -
    Dann flüstre einmal meinen Namen leis
    Und denk an Tigern.


    Kurt Tucholsky 1890 - 1935
    #60Verfasser patapon (677402) 01 Dez. 12, 21:50
    Kommentar


    Guy de MAUPASSANT (1850-1893)


    Nuit de neige

    La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
    Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
    Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
    Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.

    Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
    L'hiver s'est abattu sur toute floraison ;
    Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
    Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.

    La lune est large et pâle et semble se hâter.
    On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
    De son morne regard elle parcourt la terre,
    Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.

    Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
    Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ;
    Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
    Aux étranges reflets de la clarté blafarde.

    Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
    Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
    Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
    Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

    Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
    Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
    De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
    Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.
    #61Verfasser tiefhaine (895604) 02 Dez. 12, 13:16
    Kommentar
    Katze im Schnee

    "Kätzchen, wie hebst du Pfötchen auf,
    Siehst so gar zu ängstlich drauf,
    Sinkst in den Schnee bis zum Halse bald;
    Nicht wahr, da geht sich's gar zu kalt?
    Besser wär' es ja wohl getan,
    Hättest du gute Stiefel an."
    Freilich an Stiefeln war sie nicht reich,
    Half sich doch, wie sieh's konnte, gleich,
    Lief durch den Schnee in die Scheuer hinein,
    Schüttelte, leckte die Pfötchen rein,
    Hatte dann wieder gar frohen Lauf,
    Stieg zu den höchsten Balken hinauf.


    Wilhelm Hey (1789-1854)
    #62Verfasser Claus (243211) 02 Dez. 12, 13:38
    Kommentar
    Herbsttag

    Herr: es ist Zeit. Der Sommer war sehr groß.
    Leg deinen Schatten auf die Sonnenuhren,
    und auf den Fluren laß die Winde los.

    Befiehl den letzten Früchten voll zu sein;
    gieb ihnen noch zwei südlichere Tage,
    dränge sie zur Vollendung hin und jage
    die letzte Süße in den schweren Wein.

    Wer jetzt kein Haus hat, baut sich keines mehr.
    Wer jetzt allein ist, wird es lange bleiben,
    wird wachen, lesen, lange Briefe schreiben
    und wird in den Alleen hin und her
    unruhig wandern, wenn die Blätter treiben.

    R M Rilke (1875-1921)
    #63Verfasser patapon (677402) 02 Dez. 12, 17:33
    Kommentar
    Il a certainement déjà été cité ici. Je le remets pour le plaisir d'une relecture.

    Dans l’interminable …

    Dans l’interminable
    Ennui de la plaine,
    La neige incertaine
    Luit comme du sable.

    Le ciel est de cuivre
    Sans lueur aucune,
    On croirait voir vivre
    Et mourir la lune.

    Comme des nuées
    Flottent gris les chênes
    Des forêts prochaines
    Parmi les buées.

    Le ciel est de cuivre
    Sans lueur aucune.
    On croirait voir vivre
    Et mourir la lune.

    Corneille poussive
    Et vous, les loups maigres,
    Par ces bises aigres
    Quoi donc vous arrive ?

    Dans l’interminable
    Ennui de la plaine
    La neige incertaine
    Luit comme du sable.

    Paul Verlaine, Romances sans paroles (1874)
    #64Verfasser tiefhaine (895604) 03 Dez. 12, 14:06
    Kommentar
    La petite marchande de fleurs

    Elle nous proposa ses fleurs d’une voix douce,
    Et souriant avec ce sourire qui tousse.
    Et c’était monstrueux, cette enfant de sept ans
    Qui mourait de l’hiver en offrant le printemps.
    Ses pauvres petits doigts étaient pleins d’engelures.
    Moi je sentais le fin parfum de tes fourrures,
    Je voyais ton cou rose et blanc sous la fanchon,
    Et je touchais ta main chaude dans ton manchon.
    Nous fîmes notre offrande, amie, et nous passâmes ;
    Mais la gaîté s’était envolée, et nos âmes
    Gardèrent jusqu’au soir un souvenir amer.

    Mignonne, nous ferons l’aumône cet hiver.

    François Coppée (1842-1908)
    #65Verfasser tiefhaine (895604) 04 Dez. 12, 14:03
    Kommentar
    Elle sait que l’attente est un cruel supplice

    Elle sait que l’attente est un cruel supplice,
    Qu’il doit souffrir déjà, qu’il faut qu’elle accomplisse
    Le serment qu’elle a fait d’être là, vers midi.
    Mais, parmi les parfums du boudoir attiédi,
    Elle s’est attardée à finir sa toilette.
    Et devant le miroir charmé qui la reflète,
    Elle s’impatiente à boutonner son gant ;
    Et rien n’est plus joli que le geste élégant
    De la petite main qui travaille ; et, mutine,
    Elle frappe le sol du bout de sa bottine.

    François Coppée (1842-1908)
    #66Verfasser tiefhaine (895604) 05 Dez. 12, 15:28
    Kommentar
    Paul-Jean TOULET (1867-1920)


    Tout ainsi que ces pommes

    Tout ainsi que ces pommes
    De pourpre et d'or
    Qui mûrissent aux bords
    Où fut Sodome ;

    Comme ces fruits encore
    Que Tantalus,
    Dans les sombres palus,
    Crache, et dévore ;

    Mon coeur, si doux à prendre
    Entre tes mains,
    Ouvre-le, ce n'est rien.
    Qu'un peu de cendre.
    #67Verfasser patapon (677402) 05 Dez. 12, 16:06
    Kommentar
    Ach du lieber Nikolaus,
    komm doch einmal in mein Haus!
    Hab so lange an dich gedacht!
    Hast mir auch was mitgebracht?

    Ich wünsche euch einen schönen Nikolaustag!

    http://www.123gif.de/gifs/nikolaus/nikolaus-0...
    #68Verfasser tiefhaine (895604) 06 Dez. 12, 11:07
    Kommentar
    Il a neigé la veille et, tout le jour, il gèle

    Il a neigé la veille et, tout le jour, il gèle.
    Le toit, les ornements de fer et la margelle
    Du puits, le haut des murs, les balcons, le vieux banc,
    Sont comme ouatés, et, dans le jardin, tout est blanc.
    Le grésil a figé la nature, et les branches
    Sur un doux ciel perlé dressent leurs gerbes blanches.
    Mais regardez. Voici le coucher de soleil.
    À l'occident plus clair court un sillon vermeil.
    Sa soudaine lueur féerique nous arrose,
    Et les arbres d'hiver semblent de corail rose.

    Coppée (1842-1908)
    #69Verfasser tiefhaine (895604) 07 Dez. 12, 12:21
    Kommentar
    GEH UNTER, SCHÖNE SONNE

    Geh unter, schöne Sonne, sie achteten
    Nur wenig dein, sie kannten dich, Heil'ge, nicht,
    Denn mühelos und stille bist du
    Über den Mühsamen aufgegangen.

    Mir gehst du freundlich unter und auf, o Licht!
    Und wohl erkennt mein Auge dich, Herrliches!
    Denn göttlich stille ehren lernt ich,
    Da Diotima den Sinn mir heilte.

    O du des Himmels Botin! wie lauscht ich dir!
    Dir, Diotima! Liebe! wie sah von dir
    Zum goldnen Tage dieses Auge
    Glänzend und dankend empor. Da rauschten

    Lebendiger die Quellen, es atmeten
    Der dunkeln Erde Blüten mich liebend an,
    Und lächelnd über Silberwolken
    Neigte sich segnend herab der Äther.

    Hölderlin

    _____

    #70Verfasser patapon (677402) 07 Dez. 12, 17:41
    Kommentar
    T'as pas mis les dates Pat et tu donnes une bonne raison à big c de te sacquer. Faut pas grand-chose pour l'énerver quand on n'est pas dans ses papiers.
    #71Verfasser tiefhaine (895604) 07 Dez. 12, 18:29
    Kommentar

    A chaque fois que la neige tombe,
    Je crois voir un ange
    sur un fil transparent.
    La danse de cette délicate créature
    est différente chaque fois.

    Toute sa blancheur,
    pure et brillante,
    nous entoure, il semble, pour toujours.

    ....

    Chloé Douglas 2010
    http://www.poetica.fr/poeme-912/chloe-douglas...

    http://www.lifestyle-bunny.de/wp-content/gall...
    #72Verfasser tiefhaine (895604) 10 Dez. 12, 13:44
    Kommentar
    He wishes for the Cloths of Heaven

    Had I the heavens' embroidered cloths,
    Enwrought with golden and silver light,
    The blue and the dim and the dark cloths
    Of night and light and the half-light,
    I would spread the cloths under your feet:
    But I, being poor, have only my dreams;
    I have spread my dreams under your feet;
    Tread softly because you tread on my dreams.

    Yeats


    Si les cieux avaient brodé sur ma cape
    L'or du soleil l'argent de la lune
    Noire, obscure, sombre cape
    De nuit, de lune, de quart de lune
    J'aurais répandu cette cape à tes pieds
    Mais (tant je suis pauvre) je n'ai que mes rêves
    J'ai répandu mes rêves à tes pieds
    Marche légèrement : tu marches sur mes rêves.
    #73Verfasser dicksiva (893206) 10 Dez. 12, 15:50
    Kommentar
    @tif : ce pauvre Friedrich a quitté ce monde il y a plus d'un siècle et demi, j'espère qu'on s'en est aperçu (au moins dans les cercles cultivés) ?

    "I have spread my dreams under your feet;
    Tread softly because you tread on my dreams."

    "Marche légèrement : tu marches sur mes rêves."


    Très beau, (la trad aussi)
    #74Verfasser patapon (677402) 10 Dez. 12, 17:20
    Kommentar
    For Anne

    With Annie gone,
    whose eyes to compare
    with the morning sun? ...

    Leonard Cohen

    http://www.poemhunter.com/poem/for-anne/
    #75Verfasser patapon (677402) 10 Dez. 12, 18:13
    Kommentar
    Je sais Pat, mais big c est assez pointilleuse, même si on met plusieurs poèmes d'un même auteur, il lui faut la date à chaque fois. Officiellement, c à cause des droits d'auteur, inofficiellement, c à cause de.... Bref, passons ...
    #76Verfasser tiefhaine (895604) 10 Dez. 12, 19:50
    Kommentar
    LES VENTS




    COMME je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent du Nord.

    Il était vêtu d’un grand manteau de neige et sa couronne de glaçons étincelait.

    Il me dit : « Laisse-moi t’emporter vers les immuables blancheurs.

    « Tu verras les aurores incomparables, les mers immobiles et lumineuses, les montagnes de cristal qui flottent sur les eaux et les solitudes pâles au fond de l’éternel silence. »

    Je répondis au Vent du Nord :

    « Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge. »

    Le Vent du Nord s’enfuit dans un frisson d’ailes.

    Comme je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent de l’Est.

    Il était vêtu de pourpre et sa couronne de rayons flamboyait.

    Il me dit : « Laisse-moi t’emporter vers la lumière.

    « Tu verras le faste des couleurs, les dorures des pagodes aux clochetons bizarres, le chatoiement soyeux des robes de mousmés et la naissance glorieuse du Soleil. »

    Je répondis au Vent de l’Est :

    « Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge. »

    Le Vent de l’Est s’enfuit dans un frisson d’ailes.

    Comme je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent du Sud.

    Il était vêtu d’or et sa couronne d’étoiles resplendissait.

    Il me dit : « Laisse-moi t’emporter vers l’azur.

    « Tu verras les forêts aux végétations paradoxales, la grâce des lionnes et la subtilité des panthères, les reptiles indolents et splendides, les temples et les ruines, les sphinx accroupis dans les déserts, les oasis et les mirages, et l’inexprimable magnificence des fleurs. »

    Je répondis au Vent du Sud :

    « Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge. »

    Le Vent du Sud s’enfuit dans un frisson d’ailes.

    Comme je m’acheminais vers la colline, je rencontrai le Vent de l’Ouest.

    Il était vêtu de vert tendre et sa couronne de perles rayonnait.

    Il me dit : « Laisse-moi t’emporter vers la mer.

    « Tu verras l’infini des horizons ruisselants et le charme mystique des brumes, le passage des voiles dont la blancheur légère se colore, vers le soir, de violet et d’orange, et l’étendue fabuleuse des Océans. » Je répondis au Vent de l’Ouest :

    « Mon âme est retenue au village par le sourire indécis d’une vierge. »

    Le Vent de l’Ouest s’enfuit dans un frisson d’ailes.

    Renée Vivien (1877-1909)

    Pour ceux qui auront envie de la découvrir :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9e_Vivien

    ou :
    http://de.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9e_Vivien
    #77Verfasser tiefhaine (895604) 13 Dez. 12, 15:11
    Kommentar
    Pour rester dans le thème...

    Hiver Charles d'Orléans (1394-1465)

    Hiver vous n'êtes qu'un vilain.
    Eté est plaisant et gentil,
    En témoignent Mai et Avril
    Qui l'accompagnent soir et matin.

    Eté revêt champs, bois et fleurs
    De sa livrée de verdure
    Et de maintes autres couleurs
    Par l'ordonnance de Nature.

    Mais vous, Hiver, trop êtes plein
    De neige, vent, pluie et grésil;
    On vous doit bannir en exil.
    Sans point flatter, je parle plain,
    Hiver vous n'êtes qu'un vilain !


    Version originale :

    Yver, vous n'estes qu'un villain

    Yver, vous n'estes qu'un villain,
    Esté est plaisant et gentil,
    En tesmoing de May et d'Avril
    Qui l'acompaignent soir et main.

    Esté revest champs, bois et fleurs,
    De sa livrée de verdure
    Et de maintes autres couleurs,
    Par l'ordonnance de Nature.

    Mais vous, Yver, trop estes plain
    De nege, vent pluye et grezil;
    On vous deust banie en essil.
    Sans point flater, je parle plain,
    Yver, vous n'estes qu'un villain !
    #78Verfasser patapon (677402) 13 Dez. 12, 16:21
    Kommentar
    J'ai ressenti la ville comme ça, ce soir :

    Markt und Straßen stehn verlassen,
    Still erleuchtet jedes Haus,
    Sinnend geh ich durch die Gassen,
    Alles sieht so festlich aus.

    An den Fenstern haben Frauen
    Buntes Spielzeug fromm geschmückt,
    Tausend Kindlein stehn und schauen,
    Sind so wunderstill beglückt.

    Und ich wandre aus den Mauern
    Bis hinaus ins freie Feld,
    Hehres Glänzen, heil'ges Schauern!
    Wie so weit und still die Welt!

    Sterne hoch die Kreise schlingen,
    Aus des Schnees Einsamkeit
    Steigts wie wunderbares Singen -
    O du gnadenreiche Zeit!

    #79Verfasser tiefhaine (895604) 14 Dez. 12, 17:14
    Kommentar
    Ce poème était de Joseph von Eichendorff né en 1788 et mort en 1857 (merci Glouglou)
    #80Verfasser patapon (677402) 14 Dez. 12, 17:44
    Kommentar
    Merci Pat, j'avions oublié mais toute réflexion faite, il me semble l'avoir déjà mis ... jadis.
    #81Verfasser tiefhaine (895604) 14 Dez. 12, 17:48
    Kommentar
    Mein Leben ist wie leise See

    Rainer Maria Rilke ((1875-1921)

    Mein Leben ist wie leise See:
    Wohnt in den Uferhäusern das Weh,
    wagt sich nicht aus den Höfen.
    Nur manchmal zittert ein Nahn und Fliehn:
    Aufgestörte Wünsche ziehn
    Darüber wie silberne Möwen.

    Und dann ist alles wieder still. . .
    Und weißt du was mein Leben will,
    hast du es schon verstanden?
    Wie eine Welle im Morgenmeer
    Will es, rauschend und muschelschwer,
    An deiner Seele landen.

    (PS L'allemand est une langue belle ...)
    #82Verfasser patapon (677402) 14 Dez. 12, 18:06
    Kommentar
    Ceci :

    QUAND TU SERAS VIEILLE

    Quand tu seras vieille et grise et pleine de sommeil,
    Quand, ta tête inclinée près du feu, tu prendras ce livre,
    Et lentement, liras et reverras le doux regard
    De tes yeux d’autrefois, et de leurs ombres profondes.

    Combien ont aimé tes moments de joie prodigue,
    Et aimèrent ta beauté d’un amour sincère ou faux,
    Mais un seul aima l’âme du pèlerin en toi,
    Et aima les défaites de ton visage changeant ;

    Et quand courbée sur la hampe incandescente,
    Tu murmureras comment l’amour te quitta
    Comment il s’envola au-dessus des montagnes
    Et cacha son visage dans un amas d’étoiles.

     
    WHEN YOU ARE OLD

    When you are old and grey and full of sleep,
    And nodding by the fire, take down this book,
    And slowly read and dream of the soft look
    Your eyes had once, and of their shadows deep;

    How many loved your moments of glad grace,
    And loved your beauty with love false or true,
    But one man loved the pilgrim soul in you,
    And loved the sorrows of your changing face;

    And bending down beside the glowing bars,
    Murmur, a little sadly, how love fled
    And paced upon the mountains overhead
    And hid his face amid a crowd of stars.

    Yeats (1865-1939)

    me fait penser à celà :



    Pierre de RONSARD (1524-1585)


    Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle

    Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
    Assise aupres du feu, devidant et filant,
    Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
    Ronsard me celebroit du temps que j'estois belle.

    Lors, vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,
    Desja sous le labeur à demy sommeillant,
    Qui au bruit de mon nom ne s'aille resveillant,
    Benissant vostre nom de louange immortelle.

    Je seray sous la terre et fantaume sans os :
    Par les ombres myrteux je prendray mon repos :
    Vous serez au fouyer une vieille accroupie,

    Regrettant mon amour et vostre fier desdain.
    Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :
    Cueillez dés aujourd'huy les roses de la vie.

    Il y a quelques jours, Dickdiva a évoqué Yeats.

    Pour information :
    http://de.wikipedia.org/wiki/William_Butler_Yeats
    http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Butler_Yeats



    #83Verfasser tiefhaine (895604) 17 Dez. 12, 13:31
    Kommentar
    Un classique incontournable en cette période :

    Knecht Ruprecht


    Ruprecht:
    Habt guten Abend, alt und jung,
    Bin allen wohl bekannt genung.



    Von drauß' vom Walde komm ich her;
    Ich muß euch sagen, es weihnachtet sehr!
    Allüberall auf den Tannenspitzen
    Sah ich goldene Lichtlein sitzen;
    Und droben aus dem Himmelstor
    Sah mit großen Augen das Christkind hervor;
    Und wie ich so strolcht' durch den finstern Tann,
    Da rief's mich mit heller Stimme an:



    »Knecht Ruprecht«, rief es, »alter Gesell,
    Hebe die Beine und spute dich schnell!
    Die Kerzen fangen zu brennen an,
    Das Himmelstor ist aufgetan,
    Alt' und Junge sollen nun
    Von der Jagd des Lebens einmal ruhn;
    Und morgen flieg ich hinab zur Erden,
    Denn es soll wieder Weihnachten werden!
    So geh denn rasch von Haus zu Haus,
    Such mir die guten Kinder aus,
    Damit ich ihrer mag gedenken,
    Mit schönen Sachen sie mag beschenken.«



    Ich sprach: »O lieber Herre Christ,
    Meine Reise fast zu Ende ist;
    Ich soll nur noch in diese Stadt,
    Wo's eitel gute Kinder hat.«
    - »Hast denn das Säcklein auch bei dir?«
    Ich sprach: »Das Säcklein, das ist hier:
    Denn Äpfel, Nuß und Mandelkern
    Essen fromme Kinder gern.«
    - »Hast denn die Rute auch bei dir?«
    Ich sprach: »Die Rute, die ist hier;
    Doch für die Kinder nur, die schlechten,
    Die trifft sie auf den Teil, den rechten.«
    Christkindlein sprach: »So ist es recht;
    So geh mit Gott, mein treuer Knecht!«



    Von drauß' vom Walde komm ich her;
    Ich muß euch sagen, es weihnachtet sehr!
    Nun sprecht, wie ich's hierinnen find!
    Sind's gute Kind, sind's böse Kind?



    Vater:

    Die Kinder sind wohl alle gut,
    Haben nur mitunter was trotzigen Mut.



    Ruprecht:

    Ei, ei, für trotzgen Kindermut
    Ist meine lange Rute gut!
    Heißt es bei euch denn nicht mitunter:
    Nieder den Kopf und die Hosen herunter?



    Vater:

    Wie einer sündigt, so wird er gestraft;
    Die Kinder sind schon alle brav.



    Ruprecht:

    Stecken sie die Nas auch tüchtig ins Buch,
    Lesen und schreiben und rechnen genug?



    Vater:

    Sie lernen mit ihrer kleinen Kraft,
    Wir hoffen zu Gott, daß es endlich schafft.



    Ruprecht:

    Beten sie denn anch altem Brauch
    Im Bett ihr Abendsprüchlein auch?



    Vater:

    Neulich hört ich im Kämmerlein
    Eine kleine Stimme sprechen allein;
    Und als ich an die Tür getreten,
    Für alle Lieben hört ich sie beten.



    Ruprecht:

    So nehmet denn Christkindleins Gruß,
    Kuchen und Äpfel, Äpfel und Nuß;
    Probiert einmal von seinen Gaben,
    Morgen sollt ihr was Besseres haben.
    Dann kommt mit seinem Kerzenschein
    Christkindlein selber zu euch herein.
    Heut hält es noch am Himmel Wacht;
    Nun schlafet sanft, habt gute Nacht.

    Theodor Storm (1817-1888)
    #84Verfasser tiefhaine (895604) 18 Dez. 12, 14:37
    Kommentar
    Rêvons :

    Heinrich Heine (1797-1856)

    Ein Jüngling liebt ein Mädchen

    Ein Jüngling liebt ein Mädchen,
    Die hat einen andern erwählt;
    Der andre liebt eine andre,
    Und hat sich mit dieser vermählt.

    Das Mädchen heiratet aus ärger
    Den ersten besten Mann,
    Der ihr in den Weg gelaufen;
    Der Jüngling ist übel dran.

    Es ist eine alte Geschichte,
    Doch bleibt sie immer neu;
    Und wem sie just passieret,
    Dem bricht das Herz entzwei.
    #85Verfasser tiefhaine (895604) 19 Dez. 12, 16:26
    Kommentar
    Dans un premier temps :

    Lettre envoyée par Aurore Dupin (romancière francaise du XIXe siècle),
    dite George SAND (son nom de plume) à Alfred de MUSSET (écrivain francais).
    Cette lettre est authentique. A vous de découvrir l’érotisme caché.

    Je suis très émue de vous dire que j’ai
    bien compris l’autre soir que vous aviez
    toujours une envie folle de me faire
    danser. Je garde le souvenir de votre
    baiser et je voudrais bien que ce soit
    là une preuve que je puisse être aimée
    par vous. Je suis prête à vous montrer mon
    affection toute désintéressée et sans cal-
    cul, et si vous voulez me voir aussi
    vous dévoiler sans artifice mon âme
    toute nue, venez me faire une visite.
    Nous causerons en amis, franchement.
    Je vous prouverai que je suis la femme
    sincère, capable de vous offrir l’affection
    la plus profonde comme la plus étroite
    amitié, en un mot la meilleure preuve
    que vous puissiez rêver, puisque votre
    âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
    bite est bien longue, bien dure et souvent
    difficile. Ainsi en y songeant j’ai l’âme
    grosse. Accourez donc vite et venez me la
    faire oublier par l’amour où je veux me
    mettre

    George Sand (1804-1876)
    #86Verfasser tiefhaine (895604) 20 Dez. 12, 15:22
    Kommentar
    Ce n'est pas de l'érotisme, c'est de la pornographie !
    #87Verfasser patapon (677402) 20 Dez. 12, 15:39
    Kommentar
    Comme quoi les gens de plume sont aussi des êtres humains.
    #88Verfasser tiefhaine (895604) 20 Dez. 12, 15:56
    Kommentar
    Non, ça montre les gens de plume sont aussi des êtres humains et même une George Sand n'y fait pas exception.

    Je crois que je vais renoncer au deuxième temps, ça risque de froisser les âmes sensibles. Qu'en penses-tu ?
    Encore un coup à se faire sacquer même si ça vient de GS.
    #89Verfasser tiefhaine (895604) 20 Dez. 12, 15:57
    Kommentar
    Il y a en effet de petites âmes prudes et coincée du c.. sur ce forum, il ne faudrait pas les effrayer cf :

    Siehe auch: [fr-de] Humour IX, esprit IX, et fantaisie IX - #176

    Menschenbeifall

    Friedrich Hölderlin (1770-1843)

    Ist nicht heilig mein Herz, schöneren Lebens voll,
    Seit ich liebe? Warum achtetet ihr mich mehr,
    Da ich stolzer und wilder,
    Wortereicher und leerer war?

    Ach! Der Menge gefällt, was auf dem Marktplatz taugt,
    Und es ehret der Knecht nur den Gewaltsamen;
    An das Göttliche glauben
    Die allein, die es selber sind.

    J'aime beaucoup Hölderlin, il bouscule la langue et fait avec elle ce que Goethe n'a pas osé faire (à mon modeste avis)

    #90Verfasser patapon (677402) 20 Dez. 12, 16:28
    Kommentar
    Je viens de lire et je trouve que le # 175 de Carioca était géeeeeeeeeeeeniiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaal.



    #91Verfasser tiefhaine (895604) 20 Dez. 12, 16:44
    Kommentar
    Noël

    Le ciel est noir, la terre est blanche ;
    - Cloches, carillonnez gaîment ! -
    Jésus est né ; - la Vierge penche
    Sur lui son visage charmant.

    Pas de courtines festonnées
    Pour préserver l’enfant du froid ;
    Rien que les toiles d’araignées
    Qui pendent des poutres du toit.

    Il tremble sur la paille fraîche,
    Ce cher petit enfant Jésus,
    Et pour l’échauffer dans sa crèche
    L’âne et le boeuf soufflent dessus.

    La neige au chaume coud ses franges,
    Mais sur le toit s’ouvre le ciel
    Et, tout en blanc, le choeur des anges
    Chante aux bergers : ” Noël ! Noël ! ”

    Théophile Gautier (1811-1872)

    Bon Noël à tous, aux bons comme aux méchants. :-)))

    #92Verfasser tiefhaine (895604) 22 Dez. 12, 12:36
    Kommentar
    En voilà un aussi qui a l'impression de se battre envers et contre tous :

    Une nuit à Bruxelles

    Aux petits incidents il faut s’habituer.
    Hier on est venu chez moi pour me tuer.
    Mon tort dans ce pays c’est de croire aux asiles.
    On ne sait quel ramas de pauvres imbéciles
    S’est rué tout à coup la nuit sur ma maison.
    Les arbres de la place en eurent le frisson,
    Mais pas un habitant ne bougea. L’escalade
    Fut longue, ardente, horrible, et Jeanne était malade.
    Je conviens que j’avais pour elle un peu d’effroi.
    Mes deux petits-enfants, quatre femmes et moi,
    C’était la garnison de cette forteresse.
    Rien ne vint secourir la maison en détresse.
    La police fut sourde ayant affaire ailleurs.
    Un dur caillou tranchant effleura Jeanne en pleurs.
    Attaque de chauffeurs en pleine Forêt-Noire.
    Ils criaient : Une échelle ! une poutre ! victoire !
    Fracas où se perdaient nos appels sans écho.
    Deux hommes apportaient du quartier Pachéco
    Une poutre enlevée à quelque échafaudage.
    Le jour naissant gênait la bande. L’abordage
    Cessait, puis reprenait. Ils hurlaient haletants.
    La poutre par bonheur n’arriva pas à temps.
    ” Assassin ! - C’était moi. - Nous voulons que tu meures !
    Brigand ! Bandit ! ” Ceci dura deux bonnes heures.
    George avait calmé Jeanne en lui prenant la main.
    Noir tumulte. Les voix n’avaient plus rien d’humain ;
    Pensif, je rassurais les femmes en prières,
    Et ma fenêtre était trouée à coups de pierres.
    Il manquait là des cris de vive l’empereur !
    La porte résista battue avec fureur.
    Cinquante hommes armés montrèrent ce courage.
    Et mon nom revenait dans des clameurs de rage :
    A la lanterne ! à mort ! qu’il meure ! il nous le faut !
    Par moments, méditant quelque nouvel assaut,
    Tout ce tas furieux semblait reprendre haleine ;
    Court répit ; un silence obscur et plein de haine
    Se faisait au milieu de ce sombre viol ;
    Et j’entendais au loin chanter un rossignol.

    Victor Hugo (1802-1885)

    #93Verfasser tiefhaine (895604) 27 Dez. 12, 16:29
    Kommentar
    Peut-être a-t-il déjà été mis, alors ce sera pour le plaisir d'une relecture :


    Les Effarés

    Noirs dans la neige et dans la brume,
    Au grand soupirail qui s’allume,
    Leurs culs en rond,

    À genoux, cinq petits, — misère ! —
    Regardent le boulanger faire
    Le lourd pain blond.

    Ils voient le fort bras blanc qui tourne
    La pâte grise, et qui l’enfourne
    Dans un trou clair.

    Ils écoutent le bon pain cuire.
    Le boulanger au gras sourire
    Chante un vieil air.

    Ils sont blottis, pas un ne bouge,
    Au souffle du soupirail rouge,
    Chaud comme un sein.

    Quand, pour quelque médianoche,
    Façonné comme une brioche,
    On sort le pain,

    Quand, sur les poutres enfumées,
    Chantent les croûtes parfumées,
    Et les grillons,

    Quand ce trou chaud souffle la vie
    Ils ont leur âme si ravie,
    Sous leurs haillons,

    Ils se ressentent si bien vivre,
    Les pauvres Jésus pleins de givre,
    Qu’ils sont là, tous,

    Collant leurs petits museaux roses
    Au grillage, grognant des choses
    Entre les trous,

    Tout bêtes, faisant leurs prières,
    Et repliés vers ces lumières
    Du ciel rouvert,

    Si fort, qu’ils crèvent leur culotte,
    Et que leur chemise tremblote
    Au vent d’hiver.

    Arthur Rimbaud (1854-1891)
    #94Verfasser tief_hass (898983) 28 Dez. 12, 15:10
    Kommentar
    Romantique à souhait :

    Envoi d’amour dans le jardin des Tuileries

    Accours, petit enfant dont j’adore la mère
    Qui pour te voir jouer sur ce banc vient s’asseoir,
    Pâle, avec les cheveux qu’on rêve à sa Chimère
    Et qu’on dirait blondis aux étoiles du soir.
    Viens là, petit enfant, donne ta lèvre rose,
    Donne tes grands yeux bleus et tes cheveux frisés ;
    Je leur ferai porter un fardeau de baisers,
    Afin que, retourné près d’Elle à la nuit close,
    Quand tes bras sur son cou viendront se refermer,
    Elle trouve à ta lèvre et sur ta chevelure
    Quelque chose d’ardent ainsi qu’une brûlure !
    Quelque chose de doux comme un besoin d’aimer !
    Alors elle dira, frissonnante et troublée
    Par cet appel d’amour dont son coeur se défend,
    Prenant tous mes baisers sur ta tête bouclée :
    “Qu’est-ce que je sens donc au front de mon enfant ?”

    Guy de Maupassant (1850-1893)
    #95Verfasser tief_hass (898983) 29 Dez. 12, 16:10
    Kommentar
    Le dernier de l'année :

    Contrerime LXIII

    Toute allégresse a son défaut
    Et se brise elle-même.
    Si vous voulez que je vous aime,
    Ne riez pas trop haut.

    C'est à voix basse qu'on enchante
    Sous la cendre d'hiver
    Ce coeur, pareil au feu couvert,
    Qui se consume et chante.

    Paul-Jean Toulet (1867-1920)

    Je vous souhaite à tous un bon réveillon du Jour de l'An.

    Einen guten Rutsch ins neue Jahr an Alle..

    #96Verfasser tief_hass (898983) 31 Dez. 12, 14:03
    Kommentar
    Encore pas finie l'année !

    Couchant d'hiver

    Au Bois


    Quel couchant douloureux nous avons eu ce soir !
    Dans les arbres pleurait un vent de désespoir, Abattant du bois mort dans les feuilles rouillées. À travers le lacis des branches dépouillées
    Dont l'eau-forte sabrait le ciel bleu-clair et froid, Solitaire et navrant, descendait l'astre-roi. Ô Soleil ! l'autre été, magnifique en ta gloire,
    Tu sombrais, radieux comme un grand Saint-Ciboire, Incendiant l'azur ! À présent, nous voyons Un disque safrané, malade, sans rayons, Qui meurt à l'horizon balayé de cinabre, Tout seul, dans un décor poitrinaire et macabre, Colorant faiblement les nuages
    La Terre a fait son temps ; ses reins n'en peuvent plus. Et ses pauvres enfants, grêles, chauves et blêmes D'avoir trop médité les éternels problèmes, Grelottants et voûtés sous le poids des foulards Au gaz jaune et mourant des brumeux boulevards, D'un ex
    Riant amèrement, quand des femmes enceintes Défilent, étalant leurs ventres et leurs seins, Dans l'orgueil bestial des esclaves divins...

    Ouragans inconnus des débâcles finales, Accourez ! déchaînez vos trombes de rafales l Prenez ce globe immonde et poussif ! balayez Sa lèpre de cités et ses fils ennuyés !
    Et jetez ses débris sans nom au noir immense ! Et qu'on ne sache rien dans la grande innocence Des soleils éternels, des étoiles d'amour, De ce Cerveau pourri qui fut la Terre, un jour.

    Jules LAFORGUE (1860-1887)
    #97Verfasser patapon (677402) 31 Dez. 12, 14:28
    Kommentar
    Was wär...

    Was wär ein Apfel ohne -sine
    was wären Häute ohne Schleim,
    was wär die Vita ohne -mine,
    was wär’n Gedichte ohne Reim?

    Was wär das E ohne die -lipse,
    was wär veränder ohne -lich,
    was wär ein Kragen ohne Schlipse,
    und was wär ich bloß ohne dich?

    Ludwig Erhard
    #98Verfasser ZucchiniMann (238313) 01 Jan. 13, 12:06
    Kommentar
    Welch schöner Faden dieser Poesiefaden! Ich gratuliere Euch allen (Ceesem, Tiphaine, citoyen, agathezeblouse, Bichleretto, la bella durmiente, patapon, Claus, dicksiva, minet, bon_vivant, ZucchiniMann…).

    Vive la poésie! Was wäre unser Leben ohne Poésie?!

    Darf ich Euch bitten mir zu erlauben, in diesen schönen Faden als kleine Abwechslung auch einmal ein Rätsel einzubringen? (Die Idee habe ich von unserem Freund mars im Schatzkästlein-Faden gestohlen und so wie er, sage ich - da ich die deutsche Präzision gerade lerne! - dass ich eine Lösung frühestens 24 Stunden nach der Rätselstellung bekanntgeben werde...

    Das Auto! Welch wunderschöne Poésie ist es! Und noch dazu - spanisches!

    Wie heißt der berühmteste spanische Autohersteller?
    (10 Buchstaben)
     
    #99Verfasser Vronski de Vron (883871) 01 Jan. 13, 22:26
    Kommentar
    … und ich werde Euch helfen! Die verschiedenen spanischen Automodelle:

    Autos filosóficos-teológicos (Philosophisch-theologische Autos)
    Autos mitológicos (Mythologische Autos)
    Autos bíblicos (Biblische Autos)
    Autos de circunstancias (Umstandsautos)
    Autos hagiográficos y marianos (Hagiographische und marianische Autos)
    #100Verfasser Vronski de Vron (883871) 02 Jan. 13, 16:57
    Kommentar
    @ V de V :

    "Darf ich Euch bitten mir zu erlauben, in diesen schönen Faden als kleine Abwechslung auch einmal ein Rätsel einzubringen? " Ta demande - bien obséquieuse- n'est pas dans le style des gens qui fréquentent ce fil (ou plutôt fréquentaient car parmi ceux que tu cites nombreux ont été bloqués -demande à ton ami mars de t'éclairer-...)
    Ici, c'est un fil de poésie, les Rätsel ce n'est pas ici...

    En revanche si tu veux poster des textes ou des poèmes tu seras le bienvenu.
    #101Verfasser patapon (677402) 02 Jan. 13, 17:52
    Kommentar
    "La marine" Paul Fort

    http://www.youtube.com/watch?v=ngiUm5K7itY

    C'est chanté, alors pas besoin de dates ?
    #102Verfasser patapon (677402) 03 Jan. 13, 14:13
    Kommentar
    Un peu de bonheur pour égayer ce temps si gris et si triste :

    Je suis perdu, vois-tu,
    je suis noyé,
    inondé d'amour;
    je ne sais plus si je vis,
    si je mange,
    si je respire,
    si je parle;
    je sais que je t'aime.

    Alfred de Musset (1810-1657)
    #104Verfassermy_lène (720508) 09 Jan. 13, 12:28
    Kommentar
    Corona
    Aus der Hand frißt der Herbst mir sein Blatt: wir sind Freunde.
    Wir schälen die Zeit aus den Nüssen und lehren sie gehn:
    die Zeit kehrt zurück in die Schale.

    Im Spiegel ist Sonntag,
    im Traum wird geschlafen,
    der Mund redet wahr.
    ....
    http://lyrikline.org/index.php?id=162&author=...

    Paul Celan 1920-1970
    #105Verfasser patapon (677402) 15 Jan. 13, 14:33
    Kommentar
    Le limerick est un genre à part.

    En voici un tiré du bouquin d'Irvin que je lis en ce moment.

    There was a young lady named Brent
    With a cunt of enormous extent,
    And so deep and so wide,
    The acoustics inside
    Were so good you could hear when you spent.
    #106Verfassereauécarlate (904471) 27 Jan. 13, 21:57
    Kommentar
    Der Zufall zaubert.
    Er zieht aus dem Ärmel ein Glas Cognac,
    Setzt Heinrich davor.
    /.../
    Der Raum in den Händen des Zufalls
    Verwirrt sich und entwirrt sich,
    Nimmt zu und nimmt ab.
    /.../
    http://www.rezitator.de/gdt/
    http://www.lutzgoerner.de/get/shows/122.pdf
    #107Verfasser Ceesem (719060) 28 Jan. 13, 08:51
    Kommentar
    Un petit limerick en allemand

    Ein trunkiger Mann in Salzgitter
    Der pinkelte mal bei Gewitter
    Doch traf ihn zum Pech
    Ein Blitz ins Gemächt
    Seitdem ist er leider ein Zwitter
    #108Verfasserblougi (904625) 28 Jan. 13, 19:36
    Kommentar
    Hier zwei Übersetzungen von Puschkins
     

    DER WAGEN DES LEBENS

    Ist er auch schwer bepackt bisweilen,
    Im Rollen wirkt der Wagen leicht.
    Alt-Fuhrmann Zeit kennt kein Verweilen,
    Weshalb er nie vom Kutschbock steigt.

    Wir nehmen morgens Platz im Wagen,
    Verschmähn Bequemlichkeit und Ruh,
    Riskieren fröhlich Kopf und Kragen
    Und schrein: Verdammt noch mal, fahr zu!

    Am Mittag geht der Mut zur Neige,
    Und, durchgerüttelt, bangt uns schon
    Vor jedem Abhang, jeder Steige;
    Wir schrein: Paß auf, du Hundesohn!

    Der Wagen rollt in alter Weise;
    Am Abend schicken wir uns drein,
    Nahn, schlummernd schon, dem Ziel der Reise -
    Die Zeit schlägt auf die Pferde ein.

    Übersetzer: ROLF-DIETRICH KEIL, o. J.

    andere Übersetzung:

    DER WAGEN DES LEBENS

    Ist er auch manchmal schwer an Lasten,
    Im Fahren läuft der Wagen leicht;
    Die greise Zeit ist Kutscher; Rasten
    Tut nie er, nie vom Bock er weicht.

    Wir steigen morgens in den Wagen,
    Bereit, zu brechen Hals und Bein,
    Mißachtend Faulheit und Behagen,
    Und rufen aus: »Fahr los! Schlag drein!«

    Um Mittag bleibt nicht viel vom Drängen,
    Durchrüttelt schaun wir banger aus
    Nach Erdrissen und jähen Hängen
    Und rufen: »Vorsicht, altes Haus!«

    Dann rollen wir im Abendschummer,
    Zuletzt gewohnt an Stoß und Stein,
    Zur Herberge in halbem Schlummer
    Die Zeit haut auf die Pferde ein.

    Die zweite zitiert Lutz Görner, aber er sagt in der vierten Zeile:
    Tut sie nie, nie vom Bock sie weicht - Zeit vs. Kutscher.
    http://www.rezitator.de/gdt/59/
    #109Verfasser Ceesem (719060) 29 Jan. 13, 08:26
    Kommentar
    Der Bücherfreund

    Ob ich Biblio- was bin ?
    Phile? "Freund von Büchern" meinen Sie ?
    Na, und ob ich das bin !
    Ha ! und wie !
    Mir sind Bücher, was den anderen Leuten
    Weiber, Tanz, Gesellschaft, Kartenspiel,
    Turnsport, Wein und weiß ich was, bedeuten.
    Meine Bücher --- wie beliebt ? Wieviel ?
    Was, zum Henker, kümmert mich die Zahl.
    Bitte, doch mich auszureden lassen.
    Jedenfalls: viel mehr, als mein Regal
    Halb imstande ist zu fassen.
    Unterhaltung ? Ja, bei Gott, das geben
    Sie mir reichlich. Morgens zwölfmal nur
    Nüchtern zwanzig Brockhausbände heben ---
    Hei ! das gibt den Muskeln die Latur.
    Oh, ich mußte meine Bücherei,
    Wenn ich je verreiste, stets vermissen.
    Ob ein Stuhl zu hoch, zu niedrig sei,
    Sechzig Bücher sind wie sechzig Kissen.
    Ja natürlich auch vom künstlerischen
    Standpunkt. Denn ich weiß die Rücken
    So nach Gold und Lederton zu mischen,
    Daß sie wie ein Bild die Stube schmücken.
    Äußerlich ? Mein Bester, Sie vergessen
    Meine ungeheure Leidenschaft,
    Pflanzen fürs Herbarium zu pressen.
    Bücher lasten, Bücher haben Kraft.
    Junger Freund, Sie sind recht unerfahren,
    Und Sie fragen etwas reichlich frei.
    Auch bei andern Menschen als Barbaren
    Gehen schließlich Bücher mal entzwei.
    Wie ? - ich jemals auch in Büchern lese ??
    Oh, sie unerhörter Ese ---
    Nein, pardon! - Doch positus, ich säße
    Auf dem Lokus und Sie harrten
    Draußen meiner Rückkehr, ach dann nur
    Ja nicht länger auf mich warten.
    Denn der Lokus ist bei mir ein Garten,
    Den man abseits ohne Zeit und Uhr
    Düngt und erntet dann Literatur.
    Bücher - Nein, ich bitte Sie inständig:
    Nicht mehr fragen ! Laß dich doch belehren !
    Bücher, auch wenn sie nicht eigenhändig
    Handsigniert sind, soll man hochverehren.
    Bücher werden, wenn man will, lebendig.
    Über Bücher kann man ganz befehlen.
    Und wer Bücher kauft, der kauft sich Seelen,
    Und die Seelen können sich nicht wehren.

    Ringelnatz ist schon lange genug tot, seit mehr als 78 Jahren.

    #110Verfasser Ceesem (719060) 29 Jan. 13, 09:11
     Beitrag #111­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    # 101 - patapon a écrit:

    "si tu veux poster des textes ou des poèmes tu seras le bienvenu"
    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    Ich danke Dir aus ganzem Herzen, liebe patapon.

    Und darf ich Dich, bitte, fragen, ob ich meine geliebte deutsche Frakturschrift benutzen darf?

    Ich danke Dir im Voraus!

    http://img560.imageshack.us/img560/9004/gottl...

    #112Verfasser Vronski de Vron (883871) 14 Feb. 13, 16:32
    Kommentar

    Victor Hugo
    L’Âne
    1880


    — Mais tu brûles ! Prends garde, esprit ! Parmi les hommes,
    Pour nous guider, ingrats ténébreux que nous sommes,
    Ta flamme te dévore, et l’on peut mesurer
    Combien de temps tu vas sur la terre durer.
    La vie en notre nuit n’est pas inépuisable.
    Quand nos mains plusieurs fois ont retourné le sable
    Et remonté l’horloge, et que devant nos yeux
    L’ombre et l’aurore ont pris possession des cieux
    Tour à tour, et pendant un certain nombre d’heures,
    Il faut finir. Prends garde, il faudra que tu meures.
    Tu vas t’user trop vite et brûler nuit et jour !
    Tu nous verses la paix, la clémence, l’amour,
    La justice, le droit, la vérité sacrée,
    Mais ta substance meurt pendant que ton feu crée.
    Ne te consume pas ! Ami, songe au tombeau ! -
    Calme, il répond: — Je fais mon devoir de flambeau.
    #113Verfasser St Cloud s (906578) 15 Feb. 13, 10:52
     Beitrag #114­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Nur einmal bringt des Jahres Lauf

    Nur einmal bringt des Jahres Lauf
    uns Lenz und Lerchenlieder.
    Nur einmal blüht die Rose auf,
    und dann verwelkt sie wieder;
    nur einmal gönnt uns das Geschick
    so jung zu sein auf Erden:
    Hast du versäumt den Augenblick,
    jung wirst du nie mehr werden.

    Drum lass von der gemachten Pein
    um nie gefühlte Wunden!
    Der Augenblick ist immer dein,
    doch rasch entfliehn die Stunden.
    Und wer als Greis im grauen Haar
    vom Schmerz noch nicht genesen,
    der ist als Jüngling auch fürwahr
    nie jung und frisch gewesen.

    Nur einmal blüht die Jugendzeit
    und ist so bald entschwunden;
    und wer nur lebt vergangnem Leid,
    wird nimmermehr gesunden.
    Verjüngt sich denn nicht auch Natur
    stets neu im Frühlingsweben?
    Sei jung und blühend einmal nur,
    doch das durchs ganze Leben!
    Richard von Wilpert
    (1862 - 1918)[
    #115Verfasser Ceesem (719060) 01 Mär. 13, 09:14
    Kommentar
    Il y a trop de lettres en alsacien.

    D'un humaniste strasbourgeois :

    Von unnützen Büchern.


    Daß ich vornan sitz' in dem Schiff,
    Das hat fürwahr besondern Griff;
    Ohn Ursach ist das nicht gekommen:
    Auf Bücher stellte ich mein Frommen,
    Von Büchern hab' ich großen Hort,
    Versteh' ich gleich drin wenig Wort',
    So halt' ich sie doch hoch in Ehren:
    Es darf sie keine Flieg' versehren.
    Wo man von Künsten reden thut,
    Sprech' ich: »Daheim hab' ich sie gut!«
    Denn es genügt schon meinem Sinn,
    Wenn ich umringt von Büchern bin.
    ...
    Sebastian Brandt 1494 env; (das Narrenschiff)
    #116Verfasser patapon (677402) 01 Mär. 13, 10:11
    Kommentar

    Augen in der Großstadt

    Wenn du zur Arbeit gehst
    am frühen Morgen,
    wenn du am Bahnhof stehst
    mit deinen Sorgen:
    da zeigt die Stadt
    dir asphaltglatt
    im Menschentrichter
    Millionen Gesichter:
    Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick,
    die Braue, Pupillen, die Lider -
    Was war das? vielleicht dein Lebensglück...
    vorbei, verweht, nie wieder.
    Du gehst dein Leben lang
    auf tausend Straßen;
    du siehst auf deinem Gang, die
    dich vergaßen.
    Ein Auge winkt,
    die Seele klingt;
    du hast's gefunden,
    nur für Sekunden...
    Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick,
    die Braue, Pupillen, die Lider -
    Was war das? Kein Mensch dreht die Zeit zurück...
    Vorbei, verweht, nie wieder.

    Du mußt auf deinem Gang
    durch Städte wandern;
    siehst einen Pulsschlag lang
    den fremden Andern.
    Es kann ein Feind sein,
    es kann ein Freund sein,
    es kann im Kampfe dein
    Genosse sein.
    Er sieht hinüber
    und zieht vorüber ...
    Zwei fremde Augen, ein kurzer Blick,
    die Braue, Pupillen, die Lider -
    Was war das?
    Von der großen Menschheit ein Stück!
    Vorbei, verweht, nie wieder.

    Kurt Tucholsky † 21. Dezember 1935
    #117Verfasser Ceesem (719060) 04 Mär. 13, 09:29
    Kommentar
    Madrigal amer

    Sur la mer de tes yeux sincères
    Qu'abritent les doux cils arqués,
    Mes rêves se sont embarqués
    Comme d'aventureux corsaires.

    Sur l'azur glauque de tes yeux
    Où baignent des lueurs d'étoiles,
    Mes rêves déployant leurs voiles
    Ont cru fendre le bleu des cieux.

    Et dans vos prunelles profondes,
    Beaux yeux perfides où je lis,
    Mes rêves sont ensevelis
    Comme le noyé sous les ondes.

    Léon VALADE
    mort à Paris le 18 juin 1883
    (je ne connais pas l'heure)
    #118Verfasser St Cloud s (906578) 04 Mär. 13, 12:46
    Kommentar

    La folle

    Elle a les cheveux blancs, très blancs. Elle est jolie
    Encore, dans sa robe aux chiffons de couleur.

    Elle emporte, en passant, des branches qu’elle oublie :
    Les jardins sont absents et morte est la douleur.

    Elle a des yeux d’enfant qui reflètent les jours,
    Eau transparente où passe et repasse une fuite.

    Sa sagesse est donnée avec des mots sans suite,
    Des mots divins qui vont mourir dans le vent lourd.

    Edmond-Henri Crisinel
    #119Verfasser St Cloud s (906578) 06 Mär. 13, 19:09
    Kommentar
    Un limerick en allemand

    Ein Pfadfinder aus Ehrenbreitstein
    sprach: "Man soll immer bereit sein".
    Drauf fuhr mit Gestampf
    ihn 'ne Walze von Dampf,
    er wird nun auf immer sehr breit sein.
    #120Verfasser St Cloud s (906578) 10 Mär. 13, 20:12
    Kommentar
    Oh ja, Limericks!
    Es sagte ein Jüngling in Schlüchtern:
    „Ich bin nicht mehr so ganz nüchtern!
    Ich tu mich bei Frauen
    sonst nicht recht trauen,
    denn nüchtern bin ich zu schüchtern.“
    #121Verfasser Ceesem (719060) 11 Mär. 13, 15:26
    Kommentar
    Printemps

    I

    Ô mélodie de la sève
    qui dans les instruments
    de tous ces arbres s'élève -,
    accompagne le chant
    de notre voix trop brève.

    C'est pendant quelques mesures
    seulement que nous suivons
    les multiples figures
    de ton long abandon,
    ô abondante nature.

    Quand il faudra nous taire,
    d'autres continueront...
    Mais à présent comment faire
    pour te rendre mon
    grand coeur complémentaire ?

    Rainer Maria RILKE
    #122Verfasser St Cloud s (906578) 13 Mär. 13, 21:30
    Kommentar
    Les fleurs d'Ophélie

    Fleurs sur fleurs ! fleurs d'été, fleurs de printemps, fleurs blêmes
    De novembre épanchant la rancoeur des adieux
    Et, dans les joncs tressés, les fauves chrysanthèmes ;

    Les lotus réservés pour la table des dieux ;
    Les lis hautains, parmi les touffes d'amarante,
    Dressant avec orgueil leurs thyrses radieux ;

    Les roses de Noël aux pâleurs transparentes ;
    Et puis, toutes les fleurs éprises des tombeaux,
    Violettes des morts, fougèress odorantes ;

    Asphodèles, soleils héraldiques et beaux,
    Mandragores criant d'une voix surhumaine
    Au pied des gibets noirs que hantent les corbeaux.

    Fleurs sur fleurs ! Effeuillez des fleurs ! que l'on promène
    Des encensoirs fleuris sur la terre où, là-bas,
    Dort Ophélie avec Rowena de Trémaine.

    Laurent TAILHADE morts en 1919
    #123Verfasser St Cloud s (906578) 16 Mär. 13, 17:43
     Beiträge #124-126­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Limerick:

    Es wollte ein Mann aus aus den wilden
    Schluchten des Balkans sich bilden.
    Und zu diesem Zweck
    Ging er, oh Schreck
    Zu den Bösen, zu den Wilden.


    #127Verfasser Ceesem (719060) 19 Mär. 13, 21:45
     Beiträge #128-132­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Da ich respektvoll und schüchtern bin, wollte ich mich nicht in den gewissen Fäden zeigen, wo ich mal vu bin. Aber weil ich die Poesie liebe, konnte ich nicht widerstehen und habe hier gelesen!

    Und was sehe ich zu # 127 ? Madame Ceesem hat einen schönen Limerick für mich gedichtet! Ich danke ihr aus ganzem Herzen, ich habe mich wirklich gefreut und ich habe ihn in meiner geliebten Frakturschrift geschrieben.

    Vive la poésie!

    http://img845.imageshack.us/img845/6987/limer.gif
    #133Verfasser Vronski de Vron (883871) 13 Apr. 13, 08:24
    Kommentar
    Immer gerne, lieber Vronski!

    Ein Gentleman aus Vron [vʀɔn]
    berichtete uns davon
    welche Positionen er liebt
    von denen, die es in der Liebe gibt
    interessant, diese Person.

    Ich bitte die interessante Person nun darum, hier ein "richtiges" Gedicht einzustellen, denn "Vive la poésie !".
    #134Verfasser Ceesem (719060) 13 Apr. 13, 09:28
    Kommentar
    Le gentil Monsieur de Vron
    nous apprend comment il baise,
    j'avoue en être bien aise,
    n'est-il pas trop fanfaron ?

    Note : Vron trou perdu dans la Somme.
    #135Verfasser patapon (677402) 13 Apr. 13, 12:28
    Kommentar
    Vronski préfère
    la baise en missionnaire.
    Un peu terre à terre!
    #136Verfasser St Cloud s (906578) 13 Apr. 13, 14:15
    Kommentar
    Oh, danke, danke schön - ich bin comblé!

    Vron! Il vaut mieux être le premier dans son village que le dernier à - Neuilly.
    #137Verfasser Vronski de Vron (883871) 13 Apr. 13, 15:49
    Kommentar
    comblé? : c'est plutôt ta femme qui semble l'être.
    Et à tous les sens du terme. LOL
    #138Verfasser St Cloud s (906578) 13 Apr. 13, 16:09
     Beiträge #139-141­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    On vit, on parle ...

    On vit, on parle, on a le ciel et les nuages
    Sur la tête ; on se plaît aux livres des vieux sages ;
    On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement
    En voiture publique à quelque endroit charmant,
    En riant aux éclats de l'auberge et du gîte ;
    Le regard d'une femme en passant vous agite ;
    On aime, on est aimé, bonheur qui manque aux rois !
    On écoute le chant des oiseaux dans les bois
    Le matin, on s'éveille, et toute une famille
    Vous embrasse, une mère, une sœur, une fille !
    On déjeune en lisant son journal. Tout le jour
    On mêle à sa pensée espoir, travail, amour ;
    La vie arrive avec ses passions troublées ;
    On jette sa parole aux sombres assemblées ;
    Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend,
    On se sent faible et fort, on est petit et grand ;
    On est flot dans la foule, âme dans la tempête ;
    Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fête ;
    On arrive, on recule, on lutte avec effort ...
    Puis, le vaste et profond silence de la mort !

    Victor Hugo
    #142Verfasser St Cloud s (906578) 19 Apr. 13, 08:04
     Beiträge #143-146­ wurden gelöscht.
    Kommentar


    Bewaffneter Friede

    Ganz unverhofft, an einem Hügel,
    Sind sich begegnet Fuchs und Igel.
    »Halt«, rief der Fuchs, »du Bösewicht!
    Kennst du des Königs Ordre nicht?
    Ist nicht der Friede längst verkündigt,
    Und weißt du nicht, daß jeder sündigt,
    Der immer noch gerüstet geht? -
    Im Namen Seiner Majestät,
    Geh her und übergib dein Fell!«
    Der Igel sprach: »Nur nicht so schnell!
    Laß dir erst deine Zähne brechen,
    Dann wollen wir uns weitersprechen.«
    Und alsogleich macht er sich rund,
    Schließt seinen dichten Stachelbund
    Und trotzt getrost der ganzen Welt,
    Bewaffnet, doch als Friedensheld.

    Wilhelm Busch † 1908
    #147Verfasser Ceesem (719060) 27 Apr. 13, 12:59
     Beiträge #148-151­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    ......

    Si j'étais le Messie, je serais pédéraste,
    Avec n'importe qui, n'importe comment,
    Et les gens me suivraient,
    Reniflant mon derrière...
    Si j'étais le Messie, je me ferais voleur,
    Avec n'importe qui, n'importe comment,
    Et les gens se tairaient,
    N'ayant rien d'autre à faire...
    Si j'étais le Messie, je construirais un temple,
    Avec n'importe quoi, n'importe comment,
    Et les gens y viendraient
    Pour y montrer leurs airs

    .....

    http://www.metrolyrics.com/si-jetais-le-messi...

    http://www.youtube.com/watch?v=wNKAeQcnBrQ

    Extrait de "Si j'étais le Messie"
    Ange (Chritian Descamps)
    Album "Au-delà du délire" 1974

    La puissance d'écriture d'un Jacques Brel.
    #152Verfasser St Cloud s (906578) 16 Mai 13, 08:16
    Kommentar
    Tu me disais : Ma femme est belle comme l’aube
    Qui monte sur la mer du côté de Capri
    Tu me disais : Ma femme est douce comme l’eau
    Qui poudre aux yeux mi-clos de la biche dormante

    Tu me disais : Ma femme est fraîche comme l’herbe
    Qu’on mâche sous l’étoile au premier rendez-vous
    Tu me disais : Ma femme est simple comme celle
    Qui perdant sa pantoufle y gagna son bonheur ....

    Tu es mort camarade
    Atrocement dans les supplices
    Ta bouche souriant au fabuleux amour

    Buchenwald, 15 mai 1944-17 mai 1945.


    André Verdet (1913-2004 in La Résistance et ses poètes, Editions Seghers,

    Extrait http://www.jepoeme.com/forum/poeme-engage/And...

    #153Verfasser patapon (677402) 25 Mai 13, 19:55
     Beiträge #154-160­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Madrigal (sur un carnet d'ivoire)

    Mes vers, sur les lames d'ivoire
    De votre carnet, font semblant
    D'imiter la floraison noire
    Des cheveux sur votre cou blanc.

    Il faudrait d'immortelles strophes
    A votre charme triomphal,
    Quand dans un tourbillon d'étoffes
    Vous entrez follement au bal.

    Le sein palpite sous la gaze
    Et, fermés à demi, les yeux
    Voilent leurs éclairs de topaze
    Sous la frange des cils soyeux.

    Willis parisienne, empreinte
    D'un charme inquiétant, mais doux,
    J'attends, voluptueuse crainte,
    La mort, si je valse avec vous.

    Charles CROS (1842-1888)
    #161Verfasser St Cloud s (906578) 04 Jun. 13, 18:29
     Beiträge #162-163­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    La chasse aux droits d'auteur est ouverte ... ;-((

    Épigramme (I)

    Amour, voyant l'ennui qui tant m'oppresse
    Et la douleur secrète qui me tue,
    N'a pas longtemps, en lui vidé de presse,
    Me dit : " Ami, il faut que t'évertue.
    Ton mal est grand, mais ta foi est connue,
    Qui par souffrir plus vient en évidence ;
    Puis tu sais bien que souvent est issue
    De long travail heureuse récompense. "

    Lazare de BAÏF (149?-1547)


    Je pense que cela va passer, même si on ne connait pas sa date de naissance avec précision. :-))
    #164Verfasser St Cloud s (906578) 07 Jun. 13, 13:16
    Kommentar
    Si tu veux que je meure...

    Si tu veux que je meure entre tes bras, m'amie,
    Trousse l'escarlatin de ton beau pellisson
    Puis me baise et me presse et nous entrelassons
    Comme, autour des ormeaux, le lierre se plie.

    Dégraffe ce colet, m'amour, que je manie
    De ton sein blanchissant le petit mont besson :
    Puis me baise et me presse, et me tiens de façon
    Que le plaisir commun nous enivre, ma vie.

    L'un va cherchant la mort aux flancs d'une muraille
    En escarmouche, en garde, en assaut, en bataille
    Pour acheter un nom qu'on surnomme l'honneur.

    Mais moy, je veux mourir sur tes lèvres, maîtresse,
    C'est ma gloire, mon heur, mon trésor, ma richesse,
    Car j'ai logé ma vie en ta bouche, mon coeur.

    Rémy BELLEAU (1528-1577)
    #165Verfasser St Cloud s (906578) 13 Jun. 13, 10:04
    Kommentar
    Gesellschaft

    Aus einer großen Gesellschaft heraus
    Ging einst ein stiller Gelehrter zu Haus.
    Man fragte: Wie seid ihr zufrieden gewesen?
    »Wärens Bücher«, sagt er, »ich würd sie nicht lesen.«

    Johann Wolfgang von Goethe
    #166Verfasser Ceesem (719060) 14 Jun. 13, 13:05
    Kommentar
    Viel was erregt, nicht was Erregung schafft,
    Nicht was zu allen Herzen könnte sprechen;
    Ein Firnis über jeder wildern Kraft,
    Alltäglichkeit sogar in den Verbrechen;
    Witz ohne Salz, gemachte Leidenschaft;
    Kein Hauch von Wahrheit adelt ihre Schwächen;
    Die Charaktere sämtlich gleich und glatt,
    Wenn einer überhaupt Charakter hat.

    Lord George Gordon Noel Byron (1788 - 1824), englischer Dichter der Romantik

    Quelle: »Don Juan«, satirisches Gedicht, 1823
    #167Verfasser Ceesem (719060) 16 Jun. 13, 16:53
    Kommentar


    Hass oder was

    /.../

    Kein Wunsch von dir, und sei er noch so innig,
    bringt mich an deine Seite je zurück.
    Was dich, mein falscher Freund, betrifft, so bin ich kuriert.
    Du bist des Teufels Meisterstück.

    /.../
    http://gedichte.xbib.de/Kley%2C+Andreas_gedic...
    #168Verfasser Ceesem (719060) 18 Jun. 13, 09:13
    Kommentar
    Pessimisten-Arznei

    24.

    Du klagst, dass Nichts dir schmackhaft sei?

    Noch immer, Freund, die alten Mucken?

    Ich hör dich lästern, lärmen, spucken —

    Geduld und Herz bricht mir dabei.

    Folg mir, mein Freund! Entschließ dich frei,

    Ein fettes Krötchen zu verschlucken,

    Geschwind und ohne hinzugucken! —

    Das hilft dir von der Dyspepsei!

    (Ich bin zu faul für die Klicks für das Todesjahr von Nietzsche)
    #169Verfasser Ceesem (719060) 19 Jun. 13, 09:57
     Beiträge #170-171­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Heute ist Siebeschläfertag. Die Legende, die sich dahinter verbirgt, hat auch schon Goethe beschäftigt.
    Im Buch des Paradieses aus dem West-östlichen Divan gibt es gleich zwei Gedichte, die sich mit diesem Thema auseinandersetzen, "Siebenschläfer" und "Begünstigte Tiere":

    Vier Tieren auch verheißen war,
    Ins Paradies zu kommen;
    Dort leben sie das ew'ge Jahr
    Mit Heiligen und Frommen.

    Den Vortritt hier ein Esel hat,
    Er kommt mit muntren Schritten;
    Denn Jesus zur Prophetenstadt
    Auf ihm ist eingeritten.

    Halb schüchtern kommt ein Wolf sodann,
    Dem Mahomet befohlen:
    Laß dieses Schaf dem armen Mann!
    Dem Reichen magst du's holen.

    Nun, immer wedelnd, munter, brav,
    Mit seinem Herrn, dem braven,
    Das Hündlein, das den Siebenschlaf
    So treulich mitgeschlafen.

    Abuherriras Katze hier
    Knurrt um den Herrn und schmeichelt;
    Denn immer ist's ein heilig Tier,
    Das der Prophet gestreichelt.

    #172VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 27 Jun. 13, 13:15
    Kommentar
    Ein weiteres Siebenschläfergedicht:


    Siebenschläfer

    Ihr Siebenschläfer in den Höhlen,
    Reckt euch, streckt euch, aufgewacht!
    Der Frühling leuchtet in den Himmel
    Nach dieser ersten warmen Nacht!

    Ja, schüttelt nur die dicken Zotteln
    Und blinzelt in das blaue Licht;
    Herr Gott, wer wird so langsam trotteln,
    Ich lauf voraus, ich warte nicht.

    Die Amsel übt schon ihre Lieder,
    Ich sing sie mit, ich kann sie auch;
    Und denkt euch nur, der blaue Flieder
    Hat Knospen, und der Haselstrauch.

    Der Teckel bellt vor lauter Wonne
    Und wühlt die frische Erde um;
    Na?! seid ihr noch nicht in der Sonne,
    Ihr Siebenschläfer, faul und dumm?!

    Paula Dehmel, 1862-1918

    #173VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 27 Jun. 13, 20:15
    Kommentar
    Heute hat der Dichter Otto Julius Bierbaum Geburtstag.
    Er wurde 1865 in Grünberg, Schlesien geboren und starb 1910 in Dresden.

    Traum durch die Dämmerung

    Weite Wiesen im Dämmergrau;
    Die Sonne verglomm, die Sterne ziehn;
    Nun geh ich zu der schönsten Frau,
    Weit über Wiesen im Dämmergrau,
    Tief in den Busch von Jasmin.

    Durch Dämmergrau in der Liebe Land;
    Ich gehe nicht schnell, ich eile nicht;
    Mich zieht ein weiches, samtenes Band
    Durch Dämmergrau in der Liebe Land,
    In ein blaues, mildes Licht.

    #174VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 28 Jun. 13, 12:53
    Kommentar

    Die Nacht ist niedergangen
    Die schwarzen Schleier hangen
    Nun über Busch und Haus.
    Leis rauscht es in den Buchen.
    Die letzten Winde suchen
    Die vollsten Wipfel sich zum Neste aus.
    Noch einmal leis ein Wehen ...
    Dann bleibt der Atem stehen
    Der müden, müden Welt.
    Nur noch ein zages Beben
    Fühl' durch die Nacht ich schweben,
    Auf die der Friede seine Hände hält.

    Otto Julius Bierbaum

    #175VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 28 Jun. 13, 22:25
     Beitrag #176­ wurde gelöscht.
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    TERREUR


    Ce soir-là j'avais lu fort longtemps quelque auteur.
    Il était bien minuit, et tout à coup j'eus peur.
    Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible.
    Je compris, haletant et frissonnant d'effroi,
    Qu'il allait se passer une chose terrible...
    Alors il me sembla sentir derrière moi
    Quelqu'un qui se tenait debout, dont la figure
    Riait d'un rire atroce, immobile et nerveux :
    Et je n'entendais rien, cependant. O torture !
    Sentir qu'il se baissait à toucher mes cheveux,
    Et qu'il allait poser sa main sur mon épaule,
    Et que j'allais mourir au bruit de sa parole !...
    Il se penchait toujours vers moi, toujours plus près ;
    Et moi, pour mon salut éternel, je n'aurais
    Ni fait un mouvement ni détourné la tête...
    Ainsi que des oiseaux battus par la tempête,
    Mes pensers tournoyaient comme affolés d'horreur.
    Une sueur de mort me glaçait chaque membre,
    Et je n'entendais pas d'autre bruit dans ma chambre
    Que celui de mes dents qui claquaient de terreur.

    Un craquement se fit soudain ; fou d'épouvante,
    Ayant poussé le plus terrible hurlement
    Qui soit jamais sorti de poitrine vivante,
    Je tombai sur le dos, roide et sans mouvement.

    Guy de Maupassant
    #177Verfasser Ceesem (719060) 05 Jul. 13, 14:45
     Beitrag #178­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Mondlicht

    Wie liegt im Mondenlichte
    Begraben nun die Welt;
    Wie selig ist der Friede,
    Der sie umfangen hält!

    Die Winde müssen schweigen,
    So sanft ist dieser Schein;
    Sie säuseln nur und weben
    Und schlafen endlich ein.

    Und was in Tagesgluten
    Zur Blüte nicht erwacht,
    Es öffnet seine Kelche
    Und duftet in die Nacht.

    Wie bin ich solchen Friedens
    Seit lange nicht gewohnt!
    Sei du in meinem Leben
    Der liebevolle Mond!

    Theodor Storm (1817 - 1888)

    #179VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 07 Jul. 13, 22:18
    Kommentar
    Mir ist nicht mehr bekannt, was hier zwischen der 175 und der 179 alles stand, aber eins weiß ich gewiss, ein Gedicht darunter war

    TERREUR


    Ce soir-là j'avais lu fort longtemps quelque auteur.
    Il était bien minuit, et tout à coup j'eus peur.
    Peur de quoi ? je ne sais, mais une peur horrible.
    Je compris, haletant et frissonnant d'effroi,
    Qu'il allait se passer une chose terrible...
    Alors il me sembla sentir derrière moi
    Quelqu'un qui se tenait debout, dont la figure
    Riait d'un rire atroce, immobile et nerveux :
    Et je n'entendais rien, cependant. O torture !
    Sentir qu'il se baissait à toucher mes cheveux,
    Et qu'il allait poser sa main sur mon épaule,
    Et que j'allais mourir au bruit de sa parole !...
    Il se penchait toujours vers moi, toujours plus près ;
    Et moi, pour mon salut éternel, je n'aurais
    Ni fait un mouvement ni détourné la tête...
    Ainsi que des oiseaux battus par la tempête,
    Mes pensers tournoyaient comme affolés d'horreur.
    Une sueur de mort me glaçait chaque membre,
    Et je n'entendais pas d'autre bruit dans ma chambre
    Que celui de mes dents qui claquaient de terreur.

    Un craquement se fit soudain ; fou d'épouvante,
    Ayant poussé le plus terrible hurlement
    Qui soit jamais sorti de poitrine vivante,
    Je tombai sur le dos, roide et sans mouvement.

    von Guy de Maupassant

    ,denn ich hatte es eingestellt. Wenn nun vorgegeben wird, es habe gelöscht werden müssen, weil eventuell die Urheberrechte verletzt worden seien, so bin ich mir nicht sicher, ob das ein Zeichen von vorgeschobenem Unwissen ist oder von Terreur, weil ich einfach nicht glaube, dass der Moderation nicht klar ist, dass Maupassant noch im 19. Jahrhundert gestorben ist.
    #180Verfasser Ceesem (719060) 08 Jul. 13, 08:10
    Kommentar
    La règle est la même pour tous les fils de poésie :

    Afin de respecter les droits d'auteur, nous avons demandé à tous les utilisateurs de LEO, tous forums confondus, de bien vouloir :
    - citer dans leur intégralité des œuvres dont l'auteur est décédé (ou disparu puisqu'un utilisateur particulièrement pointilleux - du forum français, était-il nécessaire de le dire - citait des auteurs disparus) depuis plus de 75 ans
    - de stipuler la date de décès ou de disparition de l'auteur

    Un article intéressant :
    http://www.drweb.de/magazin/was-darf-man-zitieren/
    #181Verfasser Céline (LEO-Team) (50) 08 Jul. 13, 08:54
    Kommentar
    Der Link ist überflüssig, da steht nichts Neues drin, und ich habe gegen nichts verstoßen, was darin gesagt wird.

    Wenn du unbedingt willst, habe ich gegen eine LEO-Bitte verstoßen, die formuliert wurde, um keine Schwierigkeiten wegen der Urheberrechte zu bekommen.

    Wenn man unbedingt darauf herumreiten und vorgeben will, bei Maupassant hätten da bei der Moderation Zweifel bestanden und deshalb habe man vorsichtshalber gelöscht, um ganz sicher zu gehen, dann möge man das tun.
    Ich habe noch was zum Regelreiten: Auch bei der neuerlichen Veröffentlichung habe ich nicht "la date" des Todes "stipulé", sondern nur das Jahrhundert. In zahlreichen Beiträgen bei den leonidischen Hausfreunden steht nur das Sterbejahr und nicht das Sterbedatum. Wären diese Dinge keine Herausforderung, um erneut zu beweisen, dass man auf die strikte Einhaltung der LEO-Bitte besteht?

    Dass ich ganz andere Motive als rechtliche für das Löschen vermute, darf ich aber noch sagen, nicht wahr?
    #182Verfasser Ceesem (719060) 08 Jul. 13, 09:18
    Kommentar
    Paul Heyse (1839-1914)

    Mut der Feigheit

    Da werfen sie ohne sich zu schämen
    Die Flinte gleich ins Korn hinein.
    Wo die Leute nur den Mut hernehmen,
    So ungeheuer feige zu sein!
    #183Verfasser Ceesem (719060) 09 Jul. 13, 20:21
     Beitrag #184­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Hymne auf die Zukunft

    /.../
    Es lebe die Mästung, die Lüge und das Horten.
    Es lebe der gedrückte Realismus in Krawatten.
    Es lebe das Geistlose, es hat Recht,
    es lebe der Stärkere. Ja, sagen wir dazu.
    /.../

    Ann Cotten
    http://www.zeit.de/2011/44/Lyrik-Gedicht
    #185Verfasser Ceesem (719060) 24 Jul. 13, 13:05
     Beiträge #186-187­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Im Sommerwald

    Im Sommerwald, wo sich die Blätter drücken,
    Liegt Sonnenschein in kleinen Stücken,
    Drinnen die Mücken schweben und rücken.
    Ich muß mich unter die Stille bücken.
    Vor den finstern Tannenlücken
    Sah ich einen Schmetterling weiß wie einen Geist aufzücken.
    Der Wald riecht nach Kien und ist heiß.
    Vielleicht hat hier ein Herz gebrannt und nur der Wald davon weiß.

    Max Dauthendey (1867 - 1918)
    #188VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 27 Jul. 13, 12:36
     Beiträge #189-190­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Mittagszauber

    Goldstaub die Luft! – Der stille Park verträumt,
    Die Rosen schwer, vom eignen Dufte trunken,
    Und jeder Halm von weißem Licht umsäumt,
    Und selbst das Erlenlaub in Schlaf versunken.

    Es ist so still – nur dann und wann im Hag
    Ein Wachtelruf, des Hähers Liebeslocken,
    Ein schluchzend abgebrochner Amselschlag,
    Ein kurzes Brausen wie versunkne Glocken.

    Ich selbst verträumt, das Auge sonnenschwer,
    Es flutet über mich mit schwüler Welle,
    Ein blauer Falter taumelt um mich her,
    Vom Schilfe tönt das Schwirren der Libelle.

    In meiner Seele wird es licht und weit,
    Ein Schwanken ist's, ein selig Untergehn.....
    Des Sommertags verlor'ne Einsamkeit
    Fühl ich wie gold'ne Nebel mich umwehn.

    Noch sieht mein Aug' ein fallend Rosenblatt,
    Ein Wasserhuhn ist taumelnd aufgeflogen.
    Ich sinke hin – so still und traumesmatt
    Und treibe steuerlos auf Traumeswogen.

    Hedwig Dransfeld (1871 - 1925)
    #191VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 31 Jul. 13, 09:15
     Beitrag #192­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Hitze

    Netz die Lungen mit Wein! Heiß über uns wandelt die Sonne schon,
    Alles schmachtet und lechzt unter der Wucht drückender Jahresglut;
    Schmelzend süßes Gezirp tönt aus dem Laub, wo die Zikade rasch
    ihre Flügel bewegt, denen der helltönende Sang entquillt.
    Jetzt, zur Zeit wo die Golddistel erblüht, rasen die Weiber all,
    Und die Männer sind schwach.
    Mark und Gehirn trocknet des Sirius Gluthauch.

    Alkäos (um 600 v. Chr.)
    #193VerfasserKoelsch 200 ml (693341) 02 Aug. 13, 10:08
     Beiträge #194-202­ wurden gelöscht.
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    Je devins un opéra fabuleux : je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur : l'action n'est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement. La morale est la faiblesse de la cervelle.

    À chaque être, plusieurs autres vies me semblaient dues. Ce monsieur ne sait ce qu'il fait : il est un ange. Cette famille est une nichée de chiens. Devant plusieurs hommes, je causai tout haut avec un moment d'une de leurs autres vies. - Ainsi, j'ai aimé un porc.

    Aucun des sophismes de la folie, - la folie qu'on enferme, - n'a été oublié par moi : je pourrais les redire tous, je tiens le système.

    Ma santé fut menacée. La terreur venait. Je tombais dans des sommeils de plusieurs jours, et, levé, je continuais les rêves les plus tristes. J'étais mûr pour le trépas, et par une route de dangers ma faiblesse me menait aux confins du monde et de la Cimmérie, patrie de l'ombre et des tourbillons.

    Je dus voyager, distraire les enchantements assemblés sur mon cerveau. Sur la mer, que j'aimais comme si elle eût dû me laver d'une souillure, je voyais se lever la croix consolatrice. J'avais été damné par l'arc-en-ciel. Le Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver : ma vie serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et à la beauté.
    Le Bonheur ! Sa dent, douce à la mort, m'avertissait au chant du coq,- ad matutinum, au Christus venit,- dans les plus sombres villes :

    O saisons, ô châteaux,
    Quelle âme est sans défaut ?

    J'ai fait la magique étude
    Du Bonheur, qu'aucun n'élude.

    Salut à lui, chaque fois
    Que chante le coq gaulois.

    Ah! je n'aurais plus d'envie :
    Il s'est chargé de ma vie.

    Ce charme a pris âme et corps,
    Et dispersé les efforts.

    O saisons, ô châteaux,

    L'heure de sa fuite, hélas !
    sera l'heure du trépas

    O saisons, ô châteaux !

    ¯¯¯¯¯¯¯¯

    Cela s'est passé. Je sais aujourd'hui saluer la beauté.

    Extrait de "Une Saison en Enfer: Délires II: Alchimie du Verbe", Arthur Rimbaud (20 octobre 1854 - 10 novembre 1891)
    #203Verfasser la bella durmiente (548586) 03 Okt. 13, 21:43
     Beitrag #204­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    Schöner Faden! Ich möchte ihn mit einem Gedicht von Hafez wiederbeleben, das mir gerade in die Hände gefallen ist:

    Le vin nocturne

    Les boucles en désordre, tout en sueur, la lèvre riante et ivre,
    La robe déchirée, chantant un poème et le verre à la main,
    L’œil querelleur, la bouche enchanteresse,
    A minuit, hier, Il est venu s'asseoir à mon chevet.
    Il a penché la tête vers mon oreille pour, d'un accent triste,
    Me dire : "Ô mon ancien amoureux, tu dors donc ?
    L'amant à qui l'on verse un tel vin à la pointe du jour
    Devient hérétique en amour s'il ne se fait adorateur du vin".
    Allons, dévot, ne blâme point ceux qui boivent le coupe jusqu'à la lie,
    Car aucun autre présent nous a été offert le jour ou le Seigneur a dit "Ne
    suis-je pas ton maître ?"
    Le rire de la coupe de vie et des boucles emmêlées d'une jolie créature,
    Ah combien de repentir n'ont-ils brisés, comme ont brisé celui d'Hafez.

    #205Verfasser hannabi (554425) 09 Feb. 14, 21:25
     Beiträge #206-209­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Schöner Faden (205)!

    Ja, hätte er sein können - wunderschön. Kaputt gemacht haben ihn nicht nur die Nazitrolls.
    #210Verfasser Ceesem (719060) 14 Feb. 16, 10:35
     Beiträge #211-213­ wurden gelöscht.
    Kommentar
    Pauvre imbécile au cœur serré
    Cracher, blatérer, errer
    Semblent être tes passe-temps préférés
    T'es pas beau, t'es tout détraqué
    Va-t'en, ne reviens plus. Allez !

    (Ne m'envoie pas de trucs perso, car je les jetterai illico)

    >> Pour info : Je m'adressais ici à un individu qui avait posté dans le 213 et qui maintenant a été bloqué.
    #214VerfasseroHO (927555) 20 Feb. 16, 08:13
     Beitrag #215­ wurde gelöscht.
    Kommentar
    vater komm erzähl vom krieg

    /.../
    vater komm erzähl wiest gschossen hast
    /.../
    vater komm erzähl wiest gfallen bist
    /.../


    Ernst Jandl, entstanden 1966, Im Folgejahr im Rahmen einer Anthologie unter dem Titel Thema Frieden veröffentlicht.

    Aus Geschichte lernen bleibt wohl eine Illusion.
    #216Verfasser Ceesem (719060) 07 Mär. 16, 09:23
     
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