Quelques mots relevés dans la traduction française de la longue nouvelle de Tchékov intitulée "Ma vie":
A. −Membre du conseil de fabrique d'une église paroissiale, notamment sous le régime du Concordat.Établi ici et richement marié (?), il est marguillier de la paroisse; sa femme bâtit une chapelle à leur maison de campagne (Michelet,Journal,1844, p. 571).Celui qui fit bâtir cette maison fut, j'imagine, quelque gros bourgeois du temps ayant sa stalle dans le choeur et sa métairie hors la ville, qui était marguillier de l'église et doit y être enterré quelque part (Flaub.,Champs et grèves,1848, p.276).
B. −,,Laïc chargé de la garde et de l'entretien d'une église`` (Rob.).Synon. usuel sacristain.
La harde ²
VÉN.,,Lien qui attache les chiens six à six ou quatre à quatre`` (Ac. 1835, 1878).Mener les chiens à la harde.
− P. méton.Troupe de chiens ainsi attachés.Harde de chiens (Littré).
Étoffe de coton peinte ou imprimée, fabriquée primitivement en Inde, puis imitée par les manufacturiers européens.Fabrique d'indiennes; robe d'indienne.Le lit-coffre aux rideaux d'indienne (Pourrat, Gaspard,1925, p. 269):
Aux époques de grande vente surtout, la glissoire lâchait dans le sous-sol un flot intarissable, les soieries de Lyon, les lainages d'Angleterre, les toiles des Flandres, les calicots d'Alsace, les indiennes de Rouen... Zola, Bonh. dames,1883, p. 422.
Rare.Parler avec le défaut nommé blésement* :
... [des gandins] qui affectent, dans leur prononciation, de bléser et de zézayer; ... Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 184.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
[Blésement: Ensemble des défauts de la prononciation consistant à remplacer certains phonèmes par d'autres plus faciles à articuler; partic., ,,défaut de prononciation, observable surtout chez les enfants, qui consiste à remplacer les sifflantes s, z par des interdentales ou postdentales. On trouve aussi le mot employé parfois, d'après le latin blaesus, dans le sens général de bégaiement`` (Mar. Lex. 1951).Synon. blésité* :
Nul parler à la fois si noble et si gentil? (...) voici le blésement où la voix se fond, la langue humide, pleine de voluptés, qu'on voit apparaître dans l'acte de dire (...), le jeu de la salive : toute la bouche devenue quelque chose de très important, de principal, comme un second sexe; ... Montherlant, La Petite Infante de Castille,1929, p. 603.
SYNT. Le blaisement et le sifflement britanniques (G. Sand, Histoire de ma vie, t. 3, 1855, p. 258).]
A.−Vx.,,Lit de rivière et de fossé`` (Guérin 1892). − Spécialement
1.[En réf. au sens « lit de rivière »]
a),,Secteur d'un cours d'eau compris entre deux chutes ou deux rapides successifs`` (George 1970).
b),,Canal qui conduit l'eau d'une rivière ou d'un ruisseau sur une roue hydraulique pour la faire tourner`` (Chabat 1881) :
1. Il suffit d'escalader une fenêtre, de se laisser glisser d'une autre sur une corniche (...), et de franchir le bief et ses eaux ronflantes sur une poutre vermoulue, pour arriver sur le barrage... T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 176.
A.−Veste d'abord caractérisée par des manches pendantes et retenue sur les épaules par un cordon seulement, puis ajustée à la taille et pourvue de brandebourgs, que portaient les hussards et les chasseurs à cheval.Un élégant dolman.
Tarantass
Un tarantass en Sibérie, ca 1885, photographie de George Kennan
Le tarantass est une voiture hippomobile qui était utilisée en Russie. On trouve parfois l'orthographe tarentass.
A. −Terrain labouré (ou qu'on est en train de labourer) et qui n'est pas encore ensemencé.Un guéret labouré de la veille (Fromentin, Dominique,1863, p. 44).Les laboureurs traçaient au milieu du guéret leur premier sillon (Giraudoux, Simon,1926, p. 211) :
Silencieusement, ouverte à quarante et cinquante centimètres de profondeur, la terre se déchire sous la poussée, se gonfle et se renverse en fragments compacts, couvre le champ de sillons, symétriques, reste là, soulevée au-dessus du guéret environnant. Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 107.
B. −Terrain laissé en jachère; pâturage maigre, terre inculte.Viélé-Griffin (...) reproche à je ne sais quels auteurs de ne plus savoir le français et d'écrire par exemple « friche » où il faudrait « guéret » (Gide, Journal,1911, p. 329).Il me fit un rapport de la valeur des terres. Sur cent trente hectares il y en avait une quarantaine de cultivables : dix en vignes, trente en céréales. Le reste : des guérets, des bois (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 248).
− Vieilli.Lever, relever les guérets.,,Labourer une terre que l'on a laissée se reposer pendant un an`` (Littré); ds DG.
C. −Poét., vx, le plus souvent au plur.Champ cultivé; en partic. champ couvert de moissons.Les bords (...) de la Loire (...) s'ombragent de hauts peupliers, de bois épais et de riches guérets (Cottin, C. d'Albe,1799, p. 88).Les blés des guérets imitent les flots de la mer par leurs ondulations (Bern. deSt-P., Harm. nat.,1814, p. 81).
Liquide huileux, incolore, jaunissant à l'air, de saveur brûlante, d'odeur forte, obtenu par distillation de goudrons végétaux, notamment du goudron de hêtre et utilisé, en thérapeutique, pour ses propriétés antiseptiques (sert aussi à rendre le bois imputrescible).Créosote officinale, sirop de créosote, prendre de la créosote; injection de créosote (dans le bois), imprégner (le bois) de créosote.Les pavés provenant de ces madriers étaient trempés dans un bain de créosote (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 163):
Un goût infect dans la bouche. À quoi bon ce supplice supplémentaire? N'ai jamais rien espéré de cette potion à la créosote, qui rappelle le dentiste, qui m'enlève tout désir de manger. Martin du Gard, Les Thibault,Épilogue, 1940, p. 983.
Laine du mouton cheviot, abondante et fine; p. méton., tissu léger et souple fait avec cette laine.Veston, jaquette, costume de cheviotte; cheviotte rayée.Un petit complet en cheviotte d'Angleterre (Cendrars, Du monde entier au cœur du monde,1927, p. 223):
... le comptoir avait disparu sous le grain soyeux des cachemires et des popelines, sous le poil rêche des cheviottes, sous le duvet pelucheux des vigognes. Tous les tissus et toutes les teintes y passaient. Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 486.