Je me gardais bien d'entrer sur le terrain glissant de l'exercice du pouvoir, je me contentais du registre de l'amour.
Il semble que Chirac était à l'aise au contact direct des gens normaux, tout en frayant avec les hiérarques.
Durant des années il était "à la fois" député d'un pauvre département rural, maire de Paris et "bon" dans les deux fonctions.
Aux trois successeurs, on reproche leur déconnection du pays-réel, leur ignorance ou leur mépris de celui-ci.
Le Président de la République est sensé incarner la République, qui est sensée comprendre la plus grande partie possible des citoyens. A l'étranger il doit donc les représenter. Un minimum serait quand même d'avoir de la considération et de l'amour. Il en recevrait certainement en retour.
Le quinquennat, œuvre de Chirac, a évidemment tout déséquilibré.
En ne démissionnant pas après la dissolution ratée de 1997, il a mis fin à la seule responsabilté du Président, celle du suffrage universel et du référendum.
A l'abri de tout contre-pouvoir et démunis de toute responsabilité, les présidents suivants, à la tête d'un Etat déjà totalitaire, ont commencé à gouverner et ont progressivement dérivé vers la dictature qu'on constate.