J'eusse aimé que nous quittassions ...
Complainte amoureuse d’Alphonse Allais :
Oui, dès l’instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j’y mis.
Ah ! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez !
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pour les amateurs de formes obsolètes =
"Auraient-ils osé écrire : J'espérais que vous vinssiez, vous vîntes ! ... Certes vous le pûtes, dira l'autre, mais pour que je le reçusse, encore eût-il fallu ..."
Je vous signale que j'ai dû abandonner cet usage le jour où j’aurais dû dire:
“Certes, vous le pûtes, mais pour que je le reçusse, encore eût-il fallu que vous le conçussiez”.
(commentaire de Madame Yvette Brette)
Une blague :
Un vieux monsieur téléphone à son médecin traitant :
- Docteur, ma femme est clouée au lit, j'eusse aimé que vous la vissiez.